Marvin, lycéen convoqué au tribunal pour "apologie du terrorisme"

Par 24/02/2016 - 17:12 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:24

Suite à des propos tenus lors d'un débat en classe, quelques temps après les attentats de Paris, Marvin, un adolescent de 16 ans a été convoqué au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre le mardi 23 février 2016.

    Marvin, lycéen convoqué au tribunal pour "apologie du terrorisme"
Marvin, 16 ans en première technologique au lycée Faustin Fléret (Morne-à-L’Eau) a été convoqué pour "apologie du terrorisme", le mardi 23 février 2016, au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

En novembre 2015, après les attentats de Paris, le jeune homme avait tenu les propos suivants lors d’un débat en cours de français :

"Pour tous les morts que le terrorisme fait en Afrique, on ne fait pas autant d’histoire (…) Je suis pour le djihad".

A l’origine, le juge pour enfant devait décider de la mise en examen ou non du lycéen ce mardi. Mais, une Question Prioritaire de Constitutionalité (QPC) a été déposée par ses avocats. Ce qui paralyse la procédure et entraîne le report de la décision.

Pour les avocats du lycéen, dans ce dossier, les principes fondamentaux de liberté et d’égalité n’ont pas été respectés. Lors de l’audience, ils ont également souhaité approfondir la réflexion. "Cette affaire démontre comment on est en train de glisser d’un état de droits vers un état d’exception", ont-ils assuré.


Une phrase tenue "naïvement" et "avec ironie"


Selon les proches de Marvin, le lycéen ne voulait pas participer au débat lancé en classe. Son enseignante l’y aurait contraint. Pour sa grand-mère, le jeune homme aurait tenu ses propos "naïvement". Quant à une camarade classe, elle soutient qu'ils étaient teintés d’ironie.

C’est un rapport du professeur de français du lycéen transmis au proviseur de l’établissement qui aurait mis le feu aux poudres. Le proviseur aurait ensuite signalé l’affaire à la police. Deux jours après Marvin a été placé en garde à vue pendant plus de 30 heures. Et le domicile de sa mère a été perquisitionné.

Mardi, des responsables syndicaux se sont rendus au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre pour dénoncer une "aberration". Ces camarades de la classe se sont également mobilisés.

D’après les avocats du jeune Marvin, il faudra attendre plusieurs semaines avant que le conseil constitutionnel donne sa décision sur la QPC.