Procès Terram : un enchaînement dramatique

Par 03/12/2020 - 17:31

L'heure est aux dépositions dans le procès des frères Terram.Avec notamment ce jeudi, celles des témoins du drame qui s'est noué ce 2 août 2017 à Basse-Terre. Ce soir-là une jeune femme de 29 ans a perdu la vie. Une tragédie pour toute une famille de Précillia.

    Procès Terram : un enchaînement dramatique

Lors de la première journée du procès, des frères Terram, la Cour a entendu les dépositions du directeur d'enquête, d'un témoin et d'un expert.

Il n'y aurait pas eu d'arme à feu, ce 2 août 2017, Précillia Lonn serait peut-être encore en vie aujourd'hui. Malheureusement pour la jeune femme de 29 ans, ce soir là, il n'y en avait pas une, mais deux. Deux armes à feu détenues illégalement dans un appartement par deux frères et dont l'une a été utilisée à plusieurs reprises.

Les experts évoquent 3 tirs. 2 de face et 1 de dos, alors que la victime s'est effondrée au sol après les deux premiers coups de feu.  Des tirs effectués à courte distance, par l'aîné des deux garçons dans un excès de colère en réaction au lynchage d'un de ses invités à l'anniversaire de son petit frère.

Un enchainement dramatique

Le constat est d'autant plus triste que l'auteur des tirs s'est trompé de cible et a mortellement touché une victime qui n'avait aucun lien avec l'altercation entre les deux groupes. 

Depuis l'ouverture du procès ce mercredi, l'ambiance est lourde dans le tribunal. Les parties civiles sont nombreuses. Les proches des accusés sont aussi présents. Chacun cherche à comprendre l'enchaînement dramatique qui a conduit Jean-Noël Terram à faire feu à plusieurs reprises.

Comment ce soir là, la venue d'un groupe de jeunes issus d'un autre quartier de la ville à cette soirée a été déclenché la mort d'un être humain?

Des armes et des bandes. Un cocktail détonnant auquel il faut ajouter une consommation d'alcool et de produits stupéfiants qui n'ont en rien apaiser le climat qui régnait dans cette résidence Delgrès, à Mont-Bazin, traditionnellement connue pour son calme. 

Qui était la victime ?

La deuxième journée a elle aussi été marquée par une ambiance pesante ce jeudi.

"Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie". On entend cette phrase lorsqu'un drame qui aurait pu être évité se produit. 

Pourtant ce jeudi après-midi, parmi ceux qui se sont exprimés à la barre, certains semblaient afficher un grand détachement par rapport aux faits et leurs conséquences.

Le 2 août 2017, Précillia est morte mais cela aurait pu être quelqu'un d'autre. La jeune femme avait une famille, des gens qui l'aimaient et à qui elle manque maintenant plus de trois ans. Sa vie avait de la valeur pour elle et pour beaucoup d'autre. 

 Précillia n'avait pas d'arme de cartouches, de munitions ou de balles.  De l'avis de ceux qui l'ont côtoyée, la jeune femme avait un cœur. Elle ne tolérait pas l'idée de laisser quelqu'un se faire rouer de coups sans intervenir. 

C'est pourquoi ce 2 août 2017, en voyant la scène de violence qui se déroulait sous ses yeux, elle s'est précipitée et c'est elle qui est tombée.

Ce jeudi, les témoins et les accusés se sont exprimés. Le verdict est attendu ce vendredi.

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