Six mois de prison avec sursis requis contre José Toribio

Par 01/03/2018 - 20:58 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:53

José Toribio comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel pointois. Poursuivi pour des faits présumés de détournement, usage de faux et favoritisme. L’ancien maire du Lamentin avait en 2009 attribué un marché public de plus d’1,2 millions d’euros à un entrepreneur local, lui aussi poursuivi, pour l’installation d’une centaine de lampadaires solaires. Du matériel défectueux qui n’a pas tenu, qui aurait creusé encore plus le déficit de la commune. La décision des juges a été mise en délibéré au 26 avril.

    Six mois de prison avec sursis requis contre José Toribio

1.270.000 euros ! C’est le montant sur lequel portait ce marché public attribué et géré par la société SODIS, en charge de l’installation de 114 lampadaires solaires sur la route de Castel. Pour "prévenir les agressions de jeunes filles" a répondu l’ancien maire, comme "c’était déjà arrivé auparavant". Poursuivi pour une atteinte à l’égalité d’accès aux marchés publics, José Toribio s’est défendu en expliquant que la société retenue correspondait. Oui mais, selon ce qui ressort de l’enquête, il n’aurait pas respecté les délais légaux avant de passer commande. Surtout qu’il existerait des relations amicales entre l’intéressé et le responsable de l’entreprise choisie.

Sur l’infraction de faux en écriture, comme notamment des procès verbaux de virement ou de livraison, présumés falsifiés, l’ex édile en chef a indiqué qu’il avait fait l’erreur parfois de signer sans regarder ce que lui tendaient ses collaborateurs en mairie. Mais de toute sa carrière politique, il "n’a jamais fait de favoritisme, pourquoi aurait il commencé ce jour là". Ce qui a étonné le parquet, ce sont les lampadaires en question, de fabrication chinoise et qui n’ont jamais réellement fonctionné par la suite. "Comment peut-on accepter pour un si gros montant ?". "J’ai voulu faire dans l’urgence" face à la délinquance a rétorqué le prévenu présent.

Pour son avocat, le dossier ne tient pas la route. Il n’y a aucun élément permettant de constituer l’infraction. Le bâtonnier Roland Ezelin :

 

Il fallait éclairer la voie. De plus, "je n’ai eu aucune alerte ou observation négative de la part des services de l’Etat en l’espèce" a-t-il ajouté. Le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis contre José Toribio, 12 également avec sursis pour l’entrepreneur absent. 10.000€ d’amende chacun. La décision a été mise en délibéré au 26 avril prochain.