Un vaste trafic en prison jugé en correctionnel

Par 11/02/2015 - 03:46 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:40

C'est une vaste affaire de trafic de drogue à l'intérieur du centre pénitentiaire de Baie-Mahault qui était jugée mardi au tribunal correctionnel de Pointe-à-pitre. Un dossier remontant à 2010. Au total, 12 personnes étaient convoquées à la barre mais mis à part quelques complices avérés, la plupart des prévenus n'avait jamais eu affaire à la justice auparavant. Il faut dire que le chef du réseau usait de moyens de pression sur les proches de certains détenus pour faire entrer la marchandise. Ce dernier a écopé de 4 ans de prison supplémentaire.

    Un vaste trafic en prison jugé en correctionnel
Il n’est pas rare de voir des trafics en prison mais peut être pas de cette ampleur. La tête du réseau qui contrôlait tout depuis sa cellule, billy Pradel 36 ans bénéficiait de l’aide de codétenus à l’intérieur du centre, mais il avait aussi recours à des personnes extérieures qui agissaient pour son compte soit par amour, soit par contrainte. En effet, beaucoup craignaient des représailles. C’est ainsi que des personnes sans le moindre casier judiciaire se sont retrouvées mêlées à la combine. Les mules devaient faire entrer via le parloir des petites quantités de drogues, cocaïne, crack ou autre cachées dans leurs sous-vêtements, à leurs risques et péril.

Le cerveau présumé

A la barre, ne disposant pas d’avocat, le commanditaire s’est défendu tout seul. Il a parlé de complot à son encontre et qu’il n’avait rien à voir dans tout ça. Les autres prévenus dont certains semble t-il de bonne foi, n’ont rien eu à dire pour le contredire, là encore bâillonnés par la peur. Ils ont écopé de 6 mois avec sursis à 12 mois ferme. Déjà condamné à 21 reprises, billy Pradel quant à lui était seul dans son box, entouré de gendarmes. A plusieurs reprises il a interrompu le ministère public, ce qui lui a valu en pleine audience un rappel à l’ordre. De toute évidence, c’est bien lui qui aurait tiré profit de ce trafic organisé, les autres n’étant que ses outils. Le parquet à requis la peine la plus lourde, 5 ans. Le tribunal l’a condamné finalement à 4 ans de prison et une forte amende à payer.