Une mère condamnée pour une "correction"

Par 22/04/2016 - 18:31 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:22

Il existe des situations délicates qui peuvent mener des parents devant une juridiction correctionnelle. Une mère en a fait les frais ce jeudi au tribunal de Pointe-à-pitre. Elle avait en 2014 à Baie-Mahault, trop sévèrement « corrigé » sa fille de 13 ans, de retour de l’école avec de l’argent sans en expliquer la provenance. Les services sociaux, parties civiles au procès avaient alerté la Justice qui a donc décidé de poursuivre la mise en cause très surprise par cette condamnation à 6 mois de prison assortis du sursis.

    Une mère condamnée pour une "correction"
La mère de 32 ans, insérée et sans aucun antécédent judiciaire, était convoquée pour des violences sans incapacité sur sa fille de 13 ans, par ascendant de surcroit ce qui représente selon la loi française une circonstance aggravante. Il y a deux ans, l’adolescente était revenue de classe avec une forte somme d’argent en poche. Ne voulant pas donner d’explication, elle s’est vue infliger une correction, trop "sévère" selon la Justice qui a donc poursuivi la maman. Selon les dires de la jeune fille, elle aurait été giflée, frappée à coup de câbles, de tuyau d’arrosage. Faux! a rétorqué la mère, une belle correction mais sans instrument et surtout occasionnelle.

Des tensions dans la famille

Elle a déclaré qu’il s’agissait d’un complot mené par la grand-mère avec qui elle ne s’entend plus depuis des années. C’est d’ailleurs cette dernière qui a alerté les services sociaux afin de récupérer l’enfant. Deux mois car elle-même n’en pouvait plus après. Résultat l’adolescente a été placée dans un autre foyer. L’audience tournait autour de la correction : "Peut-on recourir aux châtiments corporels sur un mineur ?" Le parquet a répondu non ! Il existe "d’autres méthodes, la discussion par exemple, user de violences ne sert à rien et risque même de déconstruire l’équilibre mental". Un avis de la Cour Européenne va d’ailleurs dans ce sens a rappelé le procureur. Soit l’éternel débat autour de la fessée pédagogique ou pas. Rappelons que le code pénal prévoit des sanctions pour ce type de violences, jusqu’à 5 ans de prison ferme et 75.000€ d’amende.

La prévenue ne comprend pas ces poursuites. Ecoutez son mari, beau-père de la victime, cité comme témoin à la barre: