L’argent facile des sénatoriales

Par 23/09/2017 - 13:50 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:27

S’il est une élection frappée du sceau du "fric", ce sont bien les sénatoriales. Depuis tantôt, et la Guadeloupe n’est guère une exception en la matière, il est un fait certain : les voix s’achètent.

    L’argent facile des sénatoriales

S’il est une élection frappée du sceau du "fric", ce sont bien les sénatoriales. Depuis tantôt, et la Guadeloupe n’est guère une exception en la matière, il est un fait certain : les voix s’achètent. Un ancien sénateur le confessait d’ailleurs volontiers, chaque grand électeur à un prix. Ce scrutin du 24 septembre 2017 ne va donc pas déroger à cette règle non écrite mais parfaitement intégrée par le collège électoral appelé aux urnes pour élire les 3 sénateurs de Guadeloupe.

Jusqu'à 1000 en ce moment !

Avec dix listes en course, un mode de scrutin désormais à un seul tour, qui plus est à la proportionnelle à la plus forte moyenne, autant dire qu’il faut bétonner pour sortir vainqueur de cette épreuve de la mort subite. L’enjeu est tel que les 500€ proposés individuellement à certains grands électeurs il y a quelques jours pour s’assurer de leurs suffrages, semblent connaitre une inflation à mesure qu’approche l’échéance. On évoque actuellement des enveloppes qui dépassent les 1.000€, sans parler des promesses de faire embaucher des proches dans des collectivités pour service rendu. Bien entendu, il faut le rappeler ces agissements rapportés, ne concernent pas l'ensemble des élus appelés à se prononcer ce dimanche. 

A vos calculettes

Quand on sait qu’il faut au moins 200 voix pour espérer avoir une chance d’être élu(e), la facture au final risque d’être salée. Lourde ardoise sans que les « généreux donateurs » crédules au possible, n’aient, en plus, la moindre certitude de respect de la parole donnée. A preuve, certains grands électeurs, simples conseillers municipaux non rémunérés qui ont dû passer leur tour, lors de la distribution des postes lucratifs d’adjoints ou de conseillers communautaires à l’issue des dernières municipales, trouvent là une occasion rêvée, en acceptant l’argent d’où qu’il vienne, même de plusieurs candidats différents. 

Un vote obligatoire sinon il existe une sanction...financière

Notez enfin, que les 824 grands électeurs de la Guadeloupe ont l’obligation d’aller voter, comme pour toutes les élections sénatoriales, sauf motif « légitime », sous peine d’être sanctionnés d’une amende de 100€. L’abstention étant proscrite, la loi de l’offre et de la demande trouve à travers ce scrutin sénatorial, l’une de ses déclinaisons les plus singulières.