Nouvelle étape vers la révocation de Jacques Bangou ?

Par 18/07/2019 - 17:49

La procédure de révocation de Jacques Bangou va-t-elle s’accélérer ? La question se pose avec cette note interne qui nous est parvenue et qui recommande la mise en application du décret qui conduirait à la perte de son siège pour le maire de Pointe-à-Pitre. Une note signée du nom du préfet de Guadeloupe.

    Nouvelle étape vers la révocation de Jacques Bangou ?

Cette lettre a tout l’air d’une note officielle adressée par Philippe Gustin aux ministres de l’Intérieur et de l’Outremer, signée par le Préfet à la date du 17 juillet.

Dans ce document, il est clairement recommandé de poursuivre « la procédure aboutissant au décret de révocation » du maire de Pointe-à-Pitre.

Etayée, cette note rappelle les circonstances de cette affaire, « les erreurs de gestion grave », le déficit de 78 M d’euros de la commune, qualifié de « sans mesure par rapport à sa population de 16 000 habitants », ainsi que le risque de cessation de paiement.

Si Jacques Bangou a répondu à cette procédure le 11 juin dernier, comme elle le lui permettait, le signataire de ce document ne semble pas convaincu par ces explications. « Rares sont les recommandations de la chambre régionale des comptes qui ont été mises en œuvre », assène ce dernier, n’évoquant que des actions à la portée marginale.

Une détérioration annoncée

Cette note critique également l’absence de projet de mise en place d’une comptabilité d’engagement et d’un suivi, elle assure que les irrégularités en matière de commande publique perdurent et soupçonne même la création d’un dispositif de compléments de rémunération non encadré.

Pour ce qui est des finances, le budget primitif 2019 de Pointe-à-Pitre, voté le 14 juin, est sévèrement épinglé. Il fait craindre une détérioration du déficit estimé à au moins 90 M d’euros à la fin de cette année.

Le document analyse par ailleurs les répercussions de l’annonce de cette procédure, évoquant des réactions convenues dans le monde politique guadeloupéen, mais une condamnation massive des défenseurs du maire sur les réseaux sociaux.

Estimant que l’abandon de la procédure « déjugerait et décrédibiliserait » l’État dans sa démarche d’assainissement des finances des collectivités guadeloupéennes, l’auteur incite donc le gouvernement à aller de l’avant, ce qui pourrait conduire à la révocation prochaine de Jacques Bangou.

Contactée, la préfecture n’a pas authentifié ce document pour l’heure.