Victorin Lurel et Elie Califer s'indignent des propos de Bruno Retailleau sur la colonisation

Par 12/09/2023 - 16:31

Invité de SUD Radio ce mardi matin, le sénateur LR de Vendée a évoqué les belles heures de la colonisation. Une sortie qui fait bondir les parlementaires guadeloupéens.

    Victorin Lurel et Elie Califer s'indignent des propos de Bruno Retailleau sur la colonisation

La colonisation française en Afrique a été marquée par des "heures noires", mais aussi "des heures qui ont été belles", a affirmé mardi le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, fustigeant la "repentance perpétuelle" qui "affaiblit" selon lui le pays.

"La colonisation c'est bien entendu des heures qui ont été noires, mais c'est aussi des heures qui ont été belles, avec des mains tendues", a-t-il déclaré sur Sud Radio.

Le sénateur de la Vendée était au départ lancé sur le "silence" du Maroc face à l'aide proposée par la France après le séisme meurtrier de vendredi. "Le signe de l'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron", a estimé le patron de la droite sénatoriale, faisant le lien avec les récents putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

"Des propos ignominieux"

Une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir. Dans les rangs des parlementaires guadeloupéens, Victorin Lurel s'en est pris franchement à son collègue du palais du Luxembourg.

"Au nom de la non-repentance, le chef de file de la droite au Sénat se livre à une dérive intellectuelle et morale, hélas parfaitement calculée, cherchant à réhabiliter la monstrueuse entreprise coloniale", écrit le sénateur de Guadeloupe, actuellement en pleine campagne électorale.

Il estime que ces propos s'inscrivent dans la lignée de la loi de 2005 "visant à valoriser les « bienfaits » ou le « rôle positif » de la présence française outre-mer".

Victorin Lurel charge encore Bruno Retailleau, dénonçant une faute majeure, historique et morale de celui-ci.

Elie Califer, député de Guadeloupe, s'est lui aussi fendu d'un communiqué de presse. Un texte dans lequel il exprime "son plus profond dégoût suite aux propos proférés par Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, sur la colonisation en Afrique".

 

Et d'ajouter : "Sous prétexte de non-repentance, il offense la mémoire de peuples conquis, meurtris et avilis pendant des siècles en banalisant et en amoindrissant l’entreprise de maltraitance, de brutalité, de domination et d’exploitation que la France a institutionnalisé dans ses colonies à son profit exclusif."

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