Sargasses : l'inquiétude des chercheurs américains

Par 09/07/2019 - 06:37 • Mis à jour le 10/07/2019 - 12:02

Après 2011, l’année 2018 a battu tous les records en matière d’échouages d’algues brunes sur les cotes de l’Atlantique. Des chercheurs de l'Université de Floride du Sud estiment que les chiffres de 2019 pourraient être tout aussi mauvais.

    Sargasses : l'inquiétude des chercheurs américains

Après 2011, l’année 2018 a battu tous les records en matière d’échouages d’algues brunes sur les cotes de l’Atlantique. Des chercheurs de l'Université de Floride du Sud estiment que les chiffres de 2019 pourraient être tout aussi mauvais.

Sur le site de l’université, Chuanmin Hu, professeur d'océanographie optique à la USF College of Marine Science a déclaré : «Pendant les mois d'hiver, la plupart des Sargasses disparaissent dans l'imagerie satellitaire, mais cette année est inhabituelle» Le professeur Hu a publié son rapport sur les perspectives pour le mois de juillet prochain, peu avant la récente découverte de la plus grande prolifération d'algues du monde appelée la Grande ceinture de sargasses de l'Atlantique (GASB).

Plus de 20 millions de tonnes

En utilisant les données satellitaires de la NASA, Hu et une équipe de chercheurs ont découvert qu’en 2018, celles-ci s'étendaient de l'Afrique de l'Ouest au golfe du Mexique. Cela représente plus de 20 millions de tonnes, soit plus de 200 porte-avions complètement chargés.

Les algues brunes peuvent être bénéfiques en pleine mer selon Mengqiu Wang, chercheur postdoctoral au laboratoire d’océanographie optique de l’université scientifique de Floride. «En pleine mer, les sargasses ont une une grande valeur écologique, servant d’habitat et de refuge à divers animaux marins J'ai souvent vu des poissons et des dauphins autour de ces nattes flottantes."

Néanmoins, elles peuvent dans le même temps jouer un rôle néfaste pour les coraux et les herbiers qu’elles privent d’espace et d’air. Une fois échouées sur les cotes, les algues ont d’ores et déjà révélé leur nocivité et l’inconfort qu’elles génèrent pour les populations concernées par le phénomène. L’équipe de l’université de Floride a analysé les données satellitaires entre 2000 et 2018 et a découvert que depuis 2011, on trouve des algues dans des zones où elles n’existaient pas auparavant preuve de bouleversements qui affectent les océans.

Un lien entre sargasses et déforestation de l'Amazonie

Par ailleurs, des études préliminaires effectuées sur les schémas de consommation d'engrais au Brésil, les taux de déforestation en Amazonie et les rejets du fleuve Amazone indiquent une corrélation avec les plus grandes proliférations d'algues au cours des dernières années. Selon les chercheurs plus d’apports de nutriments, tels que l'azote, signifie plus d'algues.

La remontée des eaux au large de la côte ouest africaine pourrait être une autre forme d’apport de nutriments cette fois naturelle et non d'origine anthropique.

Les effets du changement climatique

Tout cela serait du au changement climatique selon le professeur Hu qui affirme toutefois dans ce rapport que les proliférations d’algues brunes ne sont pas dues à l’augmentation de la température de l’eau.

Selon le chercheur de l’université de Floride, des floraisons majeures ont eu lieu chaque année entre 2011 et 2018, à l'exception de 2013 où les taux de sargasses étaient inhabituellement bas.

Pour le professeur Hu, la floraison dans les Caraïbes au début de cette année 2019 était encore pire qu'en 2018, ce qui indique que la situation pourrait bien durer dans le temps.

À lire également