Les évacuations sanitaires s'intensifient : 8 patients COVID transportés vers l'Hexagone
Les autorités vont procéder à de nouvelles évacuations sanitaires ce mercredi après-midi. Afin de libérer des lits dans les services de réanimation locaux saturés par la situation, 8 malades COVID vont être transportés vers des hôpitaux de la région parisienne.
L’opération Hippocampe n’en est pas à sa première. Au mois de mars dernier, pour soulager la tension dans les hôpitaux de la Réunion, quatre patients de l’île avaient été évacués vers les hôpitaux de l’Hexagone. La semaine dernière, 6 patients ont ainsi été transportés vers l’Hexagone depuis la Martinique. Mais avec 8 patients pris en charge sur un même vol, il s’agit d’une première. Les capacités ont été augmentées afin de répondre à la situation sanitaire catastrophique en cours dans l’archipel.
La continuité des soins pendant le vol
Le Dr Lionel Lamhaut de l’APHP coordonne le dispositif. Il explique que les patients ont été sélectionnés en fonction de leur état. Un état permettant de supporter physiquement un tel transfert. A bord de l’avion, la continuité des soins avec le service de réanimation est assuré. Chaque malade sera ainsi pris en charge par un médecin et une infirmière tout au long du vol. Un laboratoire a également été installé en queue d’appareil afin de réaliser les analyses nécessaires pour la surveillance constante des patients.
L’équipe composée de personnels soignants venus des régions françaises actuellement les moins touchées par l’épidémie, ont l’expérience des précédentes vagues. Ils ont participé notamment à des évacuations entre différentes régions de l’hexagone mais aussi de la France vers l’Allemagne, par voie aérienne ou ferroviaire dès le mois de mars 2020.
Un avion transformé en hôpital
Afin de rendre possible ce vol spécial vers Paris, un A350 de la compagnie aérienne Air Caraïbes a été entièrement adapté. Transformer cet avion de ligne habituellement dédié aux vols commerciaux en un hôpital, a mobilisé une équipe d’une dizaine de techniciens et plus de 70 heures de travail notamment pour abaisser les sièges afin d’installer les lits de réanimation, sécuriser les dispositifs pour l’oxygénation des patients, créer des sas de décontamination entre les différentes zones de l’avion.
Ce mercredi matin, personnel soignant et techniciens procédaient encore à l’installation du matériel.
Par ailleurs, afin d'éviter la rupture des liens avec les proches des malades, l’Agence régionale de Santé a mis en place un dispositif pour les familles de ces patients. Les billets d’avion, les frais d’hébergement et les repas sont pris en charge par l’ARS pendant une période de 30 jours.
