Les hôpitaux de Guadeloupe sont-ils prêts à faire face à une vague épidémique ?

Par 11/09/2020 - 05:00 • Mis à jour le 11/09/2020 - 12:11

Comment faire face à l'augmentation du nombre de malades dans les semaines à venir alors même que le CHU est déjà au bord de la saturation ? Le sujet inquiète population et autorités. L'Agence Régionale de Santé et les établissements de santé publics et privés ont d'ores et déjà pris des mesures pour gérer l'afflux de malades, qu'ils soient porteurs du covid ou pas.

    Les hôpitaux de Guadeloupe sont-ils prêts à faire face à une vague épidémique ?

Les hôpitaux de Guadeloupe sont-ils prêts à faire face à une vague épidémique ? La question inquiète au plus haut niveau. Cette semaine, la direction du CHUG a tiré la sonnette d'alarme. Les élus ont eux interpellé l’État sur la nécessité d'un renfort sanitaire. Malgré les nombreuses mesures mises en place, tous les indicateurs de surveillance sont à la hausse démontrant une circulation du virus très active sur le territoire.

Depuis l'apparition du premier cluster fin juillet, l'épidémie s'est intensifiée et le département a été placé en zone rouge le 27 août dernier. Le département enregistre le taux d'incidence du covid19 le plus élevé en France .

Dans un communiqué, l'Agence Régionale de Santé explique que comme pour la précédente vague épidémique, il est prévu une montée en puissance progressive du système de santé avec une mise en œuvre en 6 niveaux d’activation. L'ARS assure qu'un travail est effectué en coordination avec les établissements de santé publics et privés. Le plan blanc a en effet été déclenché au CHU le 23 août dernier et le 24 août au CH de Saint-Martin. Le dispositif a également été activé par la clinique des Eaux claires et selon l'Agence Régionale de santé, le CHBT est en alerte.

Comment répondre à l'afflux de malades ?

Avec 66 patients hospitalisés au service de réanimation, le CHU a atteint le niveau 4 prévu par le dispositif mis en place par les autorités. L'établissement a donc besoin de renforts. Selon l'ARS, la Clinique des Eaux claires et le CHBT prennent donc en charge des patients non COVID relevant des soins critiques.

Le CHU a procédé au report de tous les congés annuels du personnel et a écourté ceux déjà en cours. Mais ces mesures sont insuffisantes et le centre hospitalier a lancé ce jeudi un appel au personnel soignant. L'ouverture de nouveaux lits de soins critiques va selon l'hôpital, entraîner un besoin en personnel. La direction enjoint  donc les médecins anesthésistes, urgentistes, réanimateurs, IADE, IDE, techniciens de laboratoire à venir renforcer leurs équipes.

De son côté, l'Agence régionale de santé précise que la réserve sanitaire vient toujours en renfort. Un appui qui sera renforcé dans les prochains jours. La réserve sanitaire en est actuellement à sa 12ème rotation depuis le début de cette crise.

La prise en charge des patients non-covid

Pour assurer la prise en charge des patients atteints par la covid19, les établissements de santé pourraient avoir à déprogrammer des interventions chirurgicales. Afin d'éviter des retards dans la prise en charge médicale de certaines pathologies, un phénomène observé lors du confinement, l’Agence Régionale de Santé dit travailler en lien avec le niveau national,sur la possibilité de mettre en place des EVASAN, des évacuations sanitaires, vers l'hexagone pour ces patients si nécessaire.

Le plan ORSAN territorial pourrait être activé en fonction de l'évolution de la situation sanitaire cette semaine. Ce dispositif doit permettre à l'ARS de réguler les flux de patients entre les établissements de santé du territoire et permettre une optimisation des ressources territoriales.

En outre, la Martinique pourrait venir en soutien à la Guadeloupe pour les besoins en réanimation.

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