L’hôpital de Guadeloupe face aux défis de demain
Avec une population qui vieillit et des besoins en santé qui augmentent, le monde médical doit s’adapter. Le président de la fédération hospitalière de Guadeloupe, le Dr André Attalah, livre quelques-unes des priorités.
La fédération hospitalière de France a récemment actualisé son état des lieux de la situation financière des hôpitaux français. Le déficit est de 2 milliards d’euros pour l’hôpital publique et de 500 000 euros pour le secteur du médicosocial et notamment les EHPAD qui risquent de se retrouver en difficulté.
En Guadeloupe, la fédération a dressé les priorités. Son président, Dr André Attalah, nous en livre quelques-unes.
Nous avons plusieurs axes sur lesquels nous avons élaboré notre plateforme de propositions : c’est bien sûr la démographie médicale, l’attractivité, la population qui vieillit, la coopération intra Martinique / Guadeloupe mais aussi dans la Caraïbe, la santé mentale et la situation financière de nos hôpitaux en tenant compte de ce que j’appelle les inégalités territoriales de santé et continuité territoriale. Quand une région est moins dotée que la Guadeloupe, il y en a en Métropole, mais juste à côté, il y a une région, un département où on peut avoir son scanner, son IRM ou un placement en soins intensifs. Quand ça arrive chez nous, on est saturés, on est un peu isolés
Pour le Dr Attalah, les activités correspondent à un besoin de santé publique permettant de sauver des vies mais qui ne peuvent pas s’équilibrer faute d’un bassin de population antillo-guyanais suffisant.
S’équilibrer rien que par l’activité n’est pas possible, donc il nous faut, en plus de la tarification à l’activité, un financement santé publique. Donc nous défendrons le fameux Dossier de MIG, Mission d’Intérêt Général, qui a l’air d’être bien perçu par les tutelles parisiennes
Le nouveau CHU attendu en septembre
Parmi les autres grands chantiers, l’ouverture du nouveau CHU qui est très attendue. Le nouvel hôpital doit permettre d’améliorer la qualité des soins et la recherche en santé dans l’archipel, territoire confronté à une population qui vieillit et des besoins en santé qui augmentent.
Selon la fédération hospitalière, le nouveau CHU sera une véritable bouffée d’air frais pour le secteur de la santé. Son ouverture est prévue aux environs de septembre 2024.
Ce sera une vrai plus-value pour la santé aux Antilles, avec un CHU moderne. Il sera un peu la locomotive de ce qu’on appelle maintenant le Groupement Hospitalier Territorial. Nous avons aujourd’hui un seul gros hôpital, le GHT, avec des activités qui sont réparties sur plusieurs sites : la psychiatrie d’un côté, la stimulation cardiaque à Basse-Terre, la coronographie (Ndlr : qui permet au cardiologue de visualiser les artères coronaires) à Pointe-à-Pitre… Donc on a un seul hôpital et on attend tous avec impatience l’ouverture de ce CHU
