Santé : la coopération entre la Guadeloupe et des Etats de la Caraïbe se met en place

Par 05/07/2023 - 13:54 • Mis à jour le 06/07/2023 - 11:23

Ce mercredi 5 juillet, l’ARS (agence régionale de santé) et le CHU de Guadeloupe ont signé un protocole d’entente avec l’OECS (organisation des États de la Caraïbe orientale) pour démarrer une coopération dans le domaine de la santé. Un programme nommé « Interreg-cares ».

    Santé : la coopération entre la Guadeloupe et des Etats de la Caraïbe se met en place
Photo : Cécile Loïal

Des patients caribéens soignés dans les structures de soins de l’archipel, des travaux de recherches en matière de cancers ou encore la drépanocytose élargis aux pays voisins. Ce sont autant de projets défendus par l’ARS et le CHU de Pointe-à-Pitre. Ces projets devraient voir le jour après la signature du protocole qui a eu lieu ce mercredi dans le cadre du séminaire sur la santé dans la Caraïbe.

Des problématiques de santé partagées

L’ARS et Le CHU ont en effet signé une convention avec l’OECS (organisation des États de la Caraïbe orientale), jetant ainsi les bases de la coopération dans le domaine de la santé avec une dizaine de pays comme, Sainte-Lucie, Anguille, ou encore Saint-Kitts-et-Nevis. Ce projet co-financé par l’Europe dans le cadre du projet Interreg. 

« Les états caribéens partagent des problématiques et des enjeux dans la prise en charge sanitaire de leurs populations. La faiblesse et la dispersion des infrastructures, l’étroitesse des bassins de population et la faible densité médicale ne permettent pas à ces territoires de répondre à l’ensemble des besoins de sa population » met en avant le CHU.

À cela s’ajoutent le vieillissement des populations, et la gestion des évacuations sanitaire qui obligent ces pays à développer davantage l’organisation de leur offre de soin sur un plan caribéen et non plus territorial.

Un moyen d’améliorer la prise en charge

Pour le Dr Florelle Bradamantis, directrice générale adjointe de l’ARS, la coopération avec nos pays voisins est une nécessité :

On ne peut pas avoir un hôpital hyper spécialisé et toutes les disciplines en un lieu. Plus on est petit, plus c'est difficile de pouvoir avoir les équipes qu'il faut. Pour améliorer et garder un seuil de performances, on est obligé de travailler ensemble. À côté de nous, on a des pays qui se débrouillent avec ce qu'ils ont et quelque part, ils nous donnent parfois des idées.

Alors que la population guadeloupéenne connaît déjà des difficultés dans l’accès aux soins, le directeur du CHU Éric Guyader, se veut rassurant. 

Le travail qu'on mène là, il a vocation à servir à l'ensemble de nos patients et d'abord, bien évidemment, aux patients de la Guadeloupe. Aujourd'hui, c'est très difficile d'avoir un rendez-vous, c'est très compliqué et ce n'est absolument pas normal que ce soit aussi complexe. Il peut y avoir des problématiques liées notamment à la ressource médicale disponible, mais au-delà de ça, il y a d'abord des raisons techniques qui font qu'on tarde trop à donner des rendez-vous et ça retarde l'accès aux soins d'abord de la population.

Éric Guyader estime que le fait de recevoir des patients des autres États de la Caraïbe ne sera pas une mise en « concurrence » avec les locaux. Au contraire, dit-il : « Cela va nous obliger à aller plus vite, plus loin dans la mise à disposition d'un certain nombre d'outils. Vous savez, les équipements dans lesquels aujourd'hui nous investissons, on a aussi besoin de les rentabiliser ».

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