Derrière les planteurs mobilisés, les syndicats multiplient les revendications lors d'une journée de mobilisation

Par 23/04/2024 - 15:47 • Mis à jour le 23/04/2024 - 20:06

Plusieurs organisations syndicales se sont mobilisées ce mardi (23 avril) à Jarry. Toutes unies derrière les planteurs de canne en colère, certaines ont aussi mis en avant leurs propres revendications.

    Derrière les planteurs mobilisés, les syndicats multiplient les revendications lors d'une journée de mobilisation

La zone de Jarry paralysée par la mobilisation des organisations syndicales et du collectif des planteurs.

Après un premier point de rassemblement ce matin à la Pointe Jarry, le convoi des manifestants a sillonné les rues de la zone Industrielle. Une grève générale menée par les organisations syndicale du LKP en soutien au collectif des planteurs.

Jean Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG, explique les raisons de cette mobilisation :

La mobilisation tourne autour du problème que rencontrent les petites agriculteurs. C'est anormal qu'un document, signé, un protocole signé par l'État, signé par la région, signé par le département, qui est un espèce de cowboy qui estime que lui, il ne signe rien. Alors que nous ne sommes pas d'accord avec cette position dans la mesure où Gardel a les moyens de payer. Gardel a dégagé 5 millions d'euros de bénéfices en 2022 et 13 millions d'euros de subventions. Donc l'argent de nos impôts, c'est Gardel qui est responsable et personne ne doute. Donc, il suffit de savoir aujourd'hui, se poser la question: qui est le préfet de la Guadeloupe ? Est-ce que c'est le directeur de Gardel ou il existe un préfet en Guadeloupe ? Même la réponse est là à travers ce que nous vivons aujourd'hui

Dans la filière canne, les négociations entre planteurs et l’usine de Gardel sont toujours dans l’impasse, comme l’indique Roméo Meynard, l’un des porte parole du collectif.

À ce jour, on n'a aucune avancée au niveau de Gardel. Nous savons qu'au niveau des ministres qui sont passées, il y a une action qui est en train de se mettre en place en métropole. Nous ne savons pas à quoi ça va aboutir, mais la mobilisation continue. Nous incitons tous les Guadeloupéens à se mettre de notre côté de manière à ce qu'on arrive à trouver une solution, parce que nous sommes conscients que si cette fin de semaine, la récolte ne démarre pas, il risque d'y avoir une année blanche définitivement. Et c'est peut-être aussi la disparition de la filière canne Guadeloupe. Donc, nous mettons tout notre moyen pour que les choses aboutissent. On a tout fait de notre côté. Malheureusement, au niveau de Gardel, ils sont restés sous leur position. J'espère et nous souhaitons que les deux ministres qui sont passés en Guadeloupe, qu'ils vont faire évoluer les choses. C'est tout notre souhait

 

jarry mobilisation

« Plus on est loin de la canne, plus on gagne de l'argent »

Parmi les syndicats mobilisés, on trouve aussi Force Ouvrière. Son secrétaire général, Max Evariste, estime que les planteurs sont les grands perdants de la chaîne de production du sucre.

Aujourd'hui, ce que nous constatons c'est que plus on est loin de la canne, plus on gagne l'argent. Les actionnaires qui en France sont installés dans leurs grands immeubles à eux, ils sont loin de la canne, ce sont eux qui gagnent de l'argent alors que les planteurs qui a passent toutes leurs journées à planter une canne de qualité, on leur dit que la richesse de leur canne n'est pas bonne. En plus, ils ne peuvent pas vérifier C'est malheureux. Donc nous, travailleurs interprofessionnels, nous disons aux planteurs de ne pas lâcher, que nous sommes avec eux

Durant cette journée de grève générale, les agents d’EDF PEI se sont également mobilisés sur le site de la Pointe Jarry. Nathanael Virin, délégué syndical CGTG à EDF, assume avoir profité du mouvement pour remettre les revendications des agents sur le devant de la scène :

Nous étions déjà mobilisés depuis décembre 2022, où on a fait 61 jours de grève et où on a terminé par une signature de protocole de fin de conflit le 17 mars 2023. Et aujourd'hui, sur 19 points de revendication, il n'y en a même pas 10 qui ont été traités par notre direction. Donc, on a profité de l'occasion pour se remobiliser aujourd'hui. Par exemple, on a toujours les intérimaires qui devaient être requalifiés. Les documents ne sont toujours pas fournis pour tout le monde. On a les repos compensatoires de nuit qui n'ont toujours pas été crédités pour les agents du quart qui doivent faire des récupérations, par exemple. Et on a aussi pas mal de paiements qui devaient être régularisés et avec les justificatifs conséquents, par exemple les avenants des fiches de paie, etc. Ça, c'est toujours pas fait. Ils nous disent qu'ils n'ont pas l'effectif encore nécessaire en métropole pour faire le nécessaire. Donc ça traîne. En dehors de ça, la réorganisation de l'entreprise, le point le plus important, ce n'est toujours pas

Les organisations syndicales n'ont pas encore précisé si un appel à la poursuite du mouvement sera lancé pour la journée de mercredi.

 

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