Le collectif des planteurs multiplie les actions pour se faire entendre

Par 08/04/2024 - 12:59 • Mis à jour le 09/04/2024 - 09:13

Ce lundi matin 8 avril, la circulation a été particulièrement difficile pour les usagers de la route fortement ralentis, voire bloqués, par des opérations escargot menées par le collectif des planteurs sur nos routes.

    Le collectif des planteurs multiplie les actions pour se faire entendre
Photo : LL

Après le blocage hier de la caravane de la première manche de la 21e édition du grand prix cycliste du Département par le collectif des agriculteurs, ce lundi, les planteurs ont mené une nouvelle action. À savoir, des opérations escargots sur nos routes. Deux en simultanée de Morne-à-L’Eau en direction de Baie-Mahault et l’autre de Gourdeliane à Baie-Mahault vers Jarry.

La même revendication

Leur revendication n’a pas changé. Ils exigent la revalorisation du prix de la tonne de cannes à 120 euros sans condition de richesse. Les planteurs sont agacés et exaspérés de ne pas être entendus. Eugène Mardivirin, membre de l’Intersyndicale composée du Kolektif des Agriculteurs, et des organisations syndicales agricoles :

Ce matin, on a mis en place une opération escargot pour toujours nous faire entendre encore sur les revendications. On maintient nos revendications parce qu'on n'a jamais eu d'avancées. On réclame que tout le monde puisse se remettre autour de la table pour qu'on puisse en discuter. On a en face de nous un usinier qui est en mode dictature, qui ne veut même pas laisser un centime d'euro de plus et que ni les élus ni le préfet ne l'obligent à venir autour de la table. On préfère laisser asphyxier les planteurs que lui demander de venir mettre quelque chose autour de la table. Et tout le monde sait bien qu'il gagne de l'argent.

Une restructuration de la filière à venir

Du côté de l’usine de Gardel, la campagne sucrière a bel et bien démarré depuis une quinzaine de jours déjà. Et l’usine a presque atteint sa vitesse de croisière. Près de 2700 tonnes de cannes par jours avec une nette accélération ces derniers jours. En attendant, la direction déplore cette nouvelle action menée pour le collectif des planteurs malgré les discussions et les engagements pris aussi bien par elle que par l'État, la Région et le Département.

Le directeur général délégué de Gardel, Nicolas Philippot :

Je ne comprends pas l'obstination dans laquelle ils se sont engagés, parce qu'une nouvelle fois, c'est une première importante et historique de mettre en place un partage de la richesse. Je pense que c'est quelque chose qui est extrêmement positif pour les planteurs qui y ont souvent dit : « Nous ne récoltons pas correctement le fruit de notre travail ». Chose que je ne rejoins pas, mais je comprends que la mise en place de cette formule de partage de la richesse permettra une bonne fois pour toutes de résoudre ce point d'incompréhension.

Cependant, aucune nouvelle rencontre entre les acteurs n’est prévue à ce stade.

« Je pense que comme la campagne avance et comme on note que 80% de la filière, désormais, a compris les travaux dans lesquels nous nous apprêtons à nous engager, donc les travaux de réflexion autour de la revalorisation de la filière, je vais le formuler comme ça, on accepte qu'une certaine partie de planteurs ne le voie pas de cet œil-là et ne veuille pas couper leurs cannes. Mais malheureusement, je trouve ça dommage de ne pas réussir à rassembler tout le monde dans la filière », a ajouté Nicolas Philippot.

 

 

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