Violentes émeutes à Haïti après la hausse du prix des carburants

Par 07/07/2018 - 09:59 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:25

Au moins une personne a été tuée lors d’une altercation avec un groupe de manifestants dans la capitale haïtienne. Un homme assigné à la sécurité d’un dirigeant d’un parti politique d’opposition a été lynché alors qu’il cherchait à forcer le passage. Son corps a ensuite été brûlé sur la chaussée.

    Violentes émeutes à Haïti après la hausse du prix des carburants

Depuis vendredi après-midi, une vive tension règne à Port-au-Prince à Haïti, après l’annonce d’une hausse importante des tarifs de carburants.

Au cœur de la nuit, les principales artères de la capitale étaient bloquées par des piles de pneus enflammés et des tirs sporadiques résonnaient encore dans plusieurs quartiers de la ville. Faute de pouvoir circuler sans crainte dans la ville, beaucoup de personnes s’apprêtaient à passer la nuit dans leurs bureaux ou dans des commerces. Dans les quartiers les plus aisés de l’aire métropolitaine, une large part des vitrines et vitres des véhicules garées dans les rues ont été brisées par les jets de pierre des manifestants en colère. Plusieurs voitures ont été incendiées dont au moins une appartenance à la police nationale haïtienne (PNH).

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La présence policière a été très rare au cours de la soirée sinon inexistante dans certaines zones de Port-au-Prince pourtant largement ciblées par ces violences urbaines. Aucun officiel n’a encore fait de déclarations face à ces incidents. Vendredi, les ministères de l’Économie, des Finances, du Commerce et de l’Industrie ont annoncé l’augmentation des prix de l’essence de 38%, celui du diesel de 47% et celui du kérosène de 51%, à compter du samedi 7 juillet à minuit.

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Cette mesure respecte l’accord signé avec le Fonds monétaire international (FMI) en février. Celui-ci impliquait la cessation de la subvention publique des produits pétroliers, source conséquente du déficit budgétaire de l’État. Le gouvernement haïtien justifie la diminution de ces subventions publiques du fait qu’elles privilégiaient injustement l’économie de la République dominicaine voisine, où les tarifs à la pompe sont plus élevés. Sachant la mesure impopulaire, les ministres ont fait coïncider leur conférence de presse avec le quart de finale de la Coupe du monde de football auquel participait le Brésil, l’équipe soutenue avec une immense ferveur par la majorité des Haïtiens.