Blocage des ponts : le retour des vieilles méthodes ?

Par 27/10/2017 - 05:51 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:18

Les barrages érigés sur le pont de la Gabarre plusieurs heures durant, en début de semaine, et l’impossibilité pour les automobilistes guadeloupéens d’emprunter pendant un long moment également, l’axe du pont de l’Alliance, nous ont replongé ces derniers jours, dans une logique de blocage radical que le département semblait avoir oublié. Décryptage de Thierry Fundéré.

    Blocage des ponts : le retour des vieilles méthodes ?

Certes, il y a eu fin juillet dernier, comme jeudi du reste, ce mouvement sporadique des agents de routes de Guadeloupe. Mais il faut remonter aux mouvements sociaux de 2009 pour se remémorer de tels entraves à la circulation sur ces axes stratégiques. Avant cela, il est vrai, au début des années 2000, le préfet de l’époque Jean-François Carenco avait contribué à dissuader durablement les candidats aux blocages du pont de la Gabarre, en menaçant les transporteurs en commun alors mobilisés et qui occupaient l’ouvrage, de jeter leur bus à la mer. Deux transports en commun s’étaient d’ailleurs retrouvés dans la mangrove suite l’intervention des engins blindés. Auparavant, c’est l’affaire Faisans évidemment, en 1985 qui avait fait date, au rang des occupations insurrectionnelles du pont de la Gabarre. Au fil de toutes ces années, les préfets successifs s’étaient faits forts d’empêcher ces blocages de manière préventive en postant dans le périmètre des escadrons de gendarmes, en cas de risques élevés.

La donne aurait-elle changée ?

Le pont de la Gabarre et le pont de l’Alliance sont-ils devenus à nouveau "prenables" par les organisations et corporations qui veulent en découdre ou faire pression pour satisfaire leurs revendications de toutes sortes ? Quid de l’autorité de l’Etat, en pareilles circonstances et pour éviter que ne se réinstalle cette logique de blocage. Autant de questions qui méritent d’être posées. Le nouveau préfet de région, qui il est vrai ne chôme pas depuis son installation, les cyclones de septembre, et la gestion post-ouragans, sera aussi – voire surtout - jugé en Guadeloupe sur sa capacité à faire montre de fermeté, pour garantir à chaque guadeloupéen, la liberté de circuler.