Chlordécone : l'étude ChlEauTerre est désormais disponible

Par 08/03/2018 - 05:57 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:52

Les résultats de l'étude ChlEauTerre, lancée en 2014 sont désormais à la disposition du grand public. Chacun peut les consulter sur le site internet de la DAAF-Guadeloupe. Cette étude a pour objectif d'étudier la contamination par les pesticides de la Basse-Terre et de la Grande-Terre, en s'intéressant plus spécifiquement à la question de la chlordécone et de proposer, s'agissant de cette molécule, une carte actualisée des risques de contamination des sols

    Chlordécone : l'étude ChlEauTerre est désormais disponible

Cette étude est riche d’enseignements à plus d’un titre. D’abord, elle livre un état des lieux général de la contamination des bassins-versants de la Guadeloupe continentale par les pesticides, et plus particulièrement par la chlordécone. L’on dispose aussi d’une nouvelle carte du risque historique de contamination des sols par la chlordécone lié à un historique cultural en bananes a été établie.

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Sur le site internet de la DAAF, sont donc mis à la disposition du public plusieurs documents. Un article présentant les principaux résultats de l'étude. Le rapport final de l'étude ChlEauTerre dans son intégralité.  Un diaporama de présentation des principaux résultats de l'étude et surtout les cartes communales du risque historique de contamination des sols par la chlordécone des communes de Basse Terre et de Grande Terre.

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Les bassins versants des zones agricoles ont été ciblés et 153 analyses d’eau, portant sur 466 molécules différentes dont la chlordécone, ont été effectuées. Une détection de résidus de pesticides a été mise en évidence pour 79 % des bassins versants analysés en Grande-Terre et pour 84 % de ceux analysés en Basse-Terre. Au total, 37 molécules différentes ont été détectées, majoritairement des herbicides (du glyphosate notamment …) puis des insecticides (chlordécone, HCH béta…), des fongicides et des nématicides. A noter que plus de la moitié des molécules détectées correspondent à des pesticides aujourd’hui interdits, qui ne sont plus utilisés mais qui persistent dans l’environnement.

Sans surprise, la Basse-Terre fortement touchée

En Basse Terre, la chlordécone a été retrouvée dans 36 % des analyses effectuées, avec des concentrations variables. De plus, sur l’ensemble des 110 bassins versants analysés, 39 % ont été identifiés comme rejetant en mer des eaux contaminées. En Grande-Terre, quelques points de contamination ont été détectés (5 sur 198 prélèvements), répartis sur les communes du Gosier, du Moule, de Petit Canal et de Port-Louis, avec à chaque fois des taux relativement faibles (proches de la limite de quantification).

De nombreuses analyses

Ce projet ChlEauTerre a aussi été l’occasion d’élaborer une nouvelle carte du risque historique de contamination des sols par la chlordécone, en retravaillant et en analysant de manière plus fine les documents qui avaient été utilisés pour établir la première carte des risques de 2005-2006, puis en exploitant de nouvelles données provenant de deux cartes de l’ORSTOM (le zonage cultural des régions bananières de Guadeloupe de 1976 et la carte des cultures de la Guadeloupe de 1980). Cette nouvelle carte du risque historique comporte quatre nouvelles classes de risque échelonnée du risque le plus fort au plus faible.

 

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Analysez votre sol !

Au total, la superficie des terrains situés dans les classes de risque 1 à 3 représente 14 170 ha en Guadeloupe continentale parmi lesquels 6 931 ha sont encore en usage agricole, soit 16 % des surfaces agricoles actuelles de la Guadeloupe continentale (qui représentent au total 43 349 ha). L’augmentation des surfaces présentant un risque historique par rapport à la carte antérieure, qui n’avait identifié que 6 570 ha, s’explique par le fait que l’étude ChlEauTerre a amélioré la connaissance de l’évolution des surfaces plantées en bananes pendant la période d’utilisation de la chlordécone (de 1972 à 1993) et intègre désormais l’ensemble des surfaces ayant été cultivées en bananes et non plus seulement la part de celles-ci déclarées par les agriculteurs en usage agricole en 2003. S’agissant des productions agricoles sensibles à la chlordécone (élevage, légumes racines, cives, poireaux, pastèque, concombre, melon, giraumon…), il est rappelé enfin que les particuliers ou les agriculteurs doivent au préalable s’assurer par des analyses de sols que les terrains envisagés pour ces productions ne sont pas pollués.

Etude à retrouver sur le site de la DAAF : http://daaf.guadeloupe.agriculture.gouv.fr/Chlordecone-et-pesticides-mise-a