France-Antilles, un pan d’histoire disparaît

Par 31/01/2020 - 04:00 • Mis à jour le 31/01/2020 - 07:22

La disparition de France Antilles du paysage médiatique local est un drame humain mais c’est aussi tout un pan du patrimoine qui disparaît.

     France-Antilles, un pan d’histoire disparaît

La décision est tombée ce jeudi matin. Le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire de France Antilles. Un coup de massue pour les salariés de l’entreprise. Ils sont 236 à se retrouver aujourd’hui au chômage. La disparition de France Antilles du paysage médiatique local est un drame humain mais c’est aussi tout un pan de notre patrimoine qui disparaît. Le tout premier numéro de France Antilles parait en Martinique, le 24 mars 1964 à l’occasion de la visite du président de la République Charles de Gaulle sur l’île. Le mensuel d’alors, devient quotidien au mois de septembre de la même année. Le18 février 1965 la Guadeloupe a désormais elle aussi son quotidien local.

L’Etat finance alors l’installation d’une imprimerie à Fort de France. En 1973, le patron de la presse de droite, Robert Hersant achète le journal. La stratégie affichée est claire : faire basculer l’opinion publique en faveur du président et assoir la présence française en Outre-mer en pleine période de décolonisation. Une fois l’objectif rempli avec la réélection de Charles de Gaulle en 1965, le titre se recentre sur des thématiques plus régionales.

Pendant 55 ans, le journal a accompagné le quotidien des guadeloupéens avec des unes marquantes : en 1976, lors de l’éruption de la Soufrière, après les passages des cyclones David en 1979 et Hugo en 1989 ou encore avec la couverture de l’affaire Faisan en 1985 et celle des attentats de 1986. Les évènements sportifs ont-eux aussi marqué l’histoire du journal comme la victoire de Molière Gène, sur le tour en 1991 et celle de Boris Carène, qui suit les traces de son prédécesseur, vingt ans plus tard.

Ces anciens numéros sont encore aujourd’hui en vente sur les sites de collectionneurs. L’histoire contemporaine, elle, a un gout un peu plus amer pour le personnel du journal.

Pourtant que ce soit le journal conservé pour se rappeler de l’actualité qui s’est produite le jour de la naissance d’un enfant, un article écrit sur un proche ou la couverture gardée en souvenir d’un jour marquant, chaque guadeloupéen emportera avec lui un bout de France Antilles.

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