Hausse du « Smishing » en Guadeloupe : comment se protéger des arnaques aux SMS

Par 21/09/2023 - 14:26 • Mis à jour le 21/09/2023 - 20:53

Vous avez certainement déjà reçu un sms qui vous informe la livraison d’un colis vous invitant à renouveler votre carte vitale ou à payer une contravention ou une amende. Attention, il s’agit là d’arnaques aux sms, appelées « smishing » : des stratagèmes bien rodés et de plus en plus sophistiqués.

    Hausse du « Smishing » en Guadeloupe : comment se protéger des arnaques aux SMS
Arnaques SMS

Le smishing, contraction de « SMS » et « phishing » en anglais, désigne les techniques d'hameçonnage par SMS. Cela implique l'envoi d'un message incitant généralement les victimes à divulguer des informations confidentielles telles que les coordonnées bancaires ou des identifiants de connexion.

Souvent, ils semblent  provenir d’une administration, d’une banque, d’un opérateur téléphonique, d’un fournisseur de service en ligne, d’un site de commerce électronique... afin de confondre les consommateurs.

En cliquant sur les liens frauduleux qui accompagnent ces sms, les cybercriminels peuvent également tenter d'infecter le smartphone de la victime dans le but de voler des informations sensibles ou de prendre le contrôle de l'appareil.

Une autre variante du smishing incite la victime à rappeler un numéro fourni dans le message, dans le but de l'arnaquer.

Pour Hilarion Bévis-Surprise, secrétaire général de l'Association de défense, d'éducation et d'information du consommateur en Guadeloupe, bien que ces arnaques s'appuient en partie sur la crédulité des victimes, elles sont surtout très sophistiquées.

Vous savez maintenant, les pirates peuvent rentrer même dans le service bancaire. Il ne faut pas croire qu'une banque est inviolable. 

Depuis 2020, il y a une croissance exponentielle des SMS frauduleux et en 2022, l’hameçonnage (mails et sms confondus ) représentait 38% des demandes d’assistances sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr. Ces arnaques sont aussi vieilles qu’internet mais elles sont devenues plus intrusives et difficilement identifiables.

Exemples de sms frauduleux
Exemples de SMS frauduleux. Source : Cybermalveillance.gouv.fr

Se protéger des arnaques 

Si vous recevez un message douteux, contactez directement l’organisme concerné en passant par les voies officielles. Au cas où vous avez cliqué sur un lien dans le SMS et qu’on vous invite à télécharger ou mettre à jour une application, ne donnez pas suite et fermez la page.

Si vous avez répondu aux conseillers, raccrochez rapidement, appelez votre banque au numéro indiqué sur vos relevés de compte bancaire.

Pour obtenir le remboursement de sa banque, il faut signaler de suite le préjudice, signaler également sur la plateforme Perceval l'arnaque dont vous avez été victime.

Cependant, certaines vitimes n'arrivent pas à se faire rembourser l'intégralité des sommes. Par exemple, si vous avez répondu aux conseillers, il se peut que votre banque refuse de vous rembourser les sommes débitées. Dans ce cas, il faut suivre la procédure indiquée par l'adjudant-chef Dominique Boyer.

Il faut déposer plainte pour essayer de récupérer l'argent que vous avez versé. Et en déposant plainte, logiquement, vous devriez récupérer, même votre organisme bancaire, si vous avez été prélevé, ils devraient vous restituer l'argent.

En effet, depuis un arrêt du 28 mars 2018, la Cour de cassation estime que répondre à un mail d'hameçonnage peut être une négligence grave du consommateur.

Les obligations de la banque

Les établissements bancaires estiment donc qu'en répondant aux faux conseillers, la victime est en partie responsable d'avoir communiqué une partie de ses coordonnées.

Sachez que si la banque refuse de rembourser, elle devra apporter la preuve de la négligence du consommateurs.

Dans ces cas, le site litige.fr indique que la victime doit d'abord envoyer une lettre de mise en demeure amiable à sa banque. Le courrier de contestation doit être rédigé de manière claire et précise, exposer les motifs de la précédente requête refusée et être envoyé par la lettre en recommandé avec accusé de réception.

Si jamais la banque persiste dans son refus, la victime peut recourir à la médiation bancaire et si aucun accord amiable n'est toujours pas trouvé entre les parties, le poursuivant doit alors saisir le tribunal judiciaire.

Pour éviter d'avoir de déclencher involontairement un tel engrenage, pouvant rapidement se transformer en véritable cauchemar à vivre, il est conseillé de ne cliquer sur aucun lien, de contacter directement l'organisme concerné au moindre doute.

À ECOUTER Le reportage « Aller plus loin » de Naïza Rippon

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