La Cour d’Appel de Basse-Terre débat de l’égalité hommes-femmes

Par 12/03/2024 - 12:30 • Mis à jour le 13/03/2024 - 11:43

« Du temps de Sorin à nos jours : La marche périlleuse vers l'égalité Femmes - Hommes en Guadeloupe », tel était le thème de la conférence-débat organisée hier soir (lundi 11 mars) par la Cour d'Appel de Basse-Terre.

    La Cour d’Appel de Basse-Terre débat de l’égalité hommes-femmes
Cour d'appel de Basse-Terre

La salle de la Cour d'assises était trop petite pour accueillir le public venu débattre d'un sujet qui a passionné et suscité de nombreuses réactions, mais aussi des commentaires et des questions. 

Juristes, élus, personnalités de la société civile, entre autres, ont « joué le jeu », tout d'abord en écoutant les deux conférencières, Stéphanie Mulot, Professeure des Universités, et Clara Palmiste, Maîtresse de Conférence, toutes deux enseignantes à l'Université des Antilles.

Clara Palmiste et Stéphanie Mulot

Le public s’est ensuite montré très participatif dans des échanges de grande tenue et de haute qualité.

Égalité hommes-femmes au fil des époques

Clara Palmiste s'est beaucoup penchée sur la période de Vichy tout en se rapportant à celle d'aujourd'hui.

Je me suis intéressée à la période Vichy et à comment ce régime a stigmatisé les femmes à travers la loi du 11 octobre 1940. Et cette loi renvoyait les femmes, notamment les femmes mariées à leurs foyer. Ce que je montre aussi, c’est que cette idéologie vichyste a perduré bien après 1943. On le retrouve dans les politiques sociales, le fait de toujours penser que le travail des femmes est accessoire et que ce sont les hommes qui doivent subvenir aux besoins des familles. Cette question de l’égalité entre hommes et femmes, c’est une question que chaque époque est amenée à affronter et à utiliser les moyens nécessaires pour que cette égalité soit rétablie

À ÉCOUTER Clara Palmiste, Maîtresse de Conférence

La question de l'IVG

De son côté, Stéphanie Mulot a évoqué un thème d'actualité : celui de l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) qui bat des records en Guadeloupe. L’archipel arrive en tête des départements et région de France où elle est le plus pratiquée.

Quand on regarde le recours à l’IVG pour les femmes de 15 à 49 ans, en Guadeloupe, c’est 41,2 pour 1000 femmes, soit 4,12% alors qu’au niveau hexagonal, c’est 15 pour 1000, 1,5%. Le recours à l’IVG, c’est toujours une faible maîtrise de la contraception. Chez les jeunes, ça peut être lié à la difficulté d’assumer sa sexualité par rapport à la mère. Pour ne montrer qu’on a une sexualité, on n’a pas de moyens de contraception. Mais, en Guadeloupe, le recours à l’IVG, ce sont aussi des femmes d’âge mûr, des femmes qui changent de partenaires, qui sont restées longtemps seules et reprennent une sexualité sans moyens de contraception. Tout cela questionne la participation des hommes à la gestion de la contraception

À ÉCOUTER Stéphanie Mulot, Professeure des Universités

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