Lamantins en Guadeloupe : quel avenir pour le projet ?

Par 17/10/2017 - 17:08 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:20

Pour le Parc national de la Guadeloupe, l’heure est au questionnement. Le projet de reproduction puis de réintroduction du lamantin va-t-il se poursuivre ? Kai, unique lamantin de la Guadeloupe, va-t-il seulement rester dans l’archipel ?

    Lamantins en Guadeloupe : quel avenir pour le projet ?

Kai va-t-il rester en Guadeloupe ? 

L’interrogation existe bel et bien. Le décès de Junior, arrivé en même temps que Kai en août 2016, et décédé 2 mois plus tard, a été un véritable traumatisme que les équipes du Parc ne veulent surtout pas revivre. 
Aujourd’hui Kai va mieux, il a retrouvé l’appétit, ne suit plus de traitement médicamenteux, mais il reste un lamantin assez fragile, qui avant d’arriver en Guadeloupe, vivait dans un bassin artificiel et couvert, à Singapour. Cet animal n’avait par exemple jamais connu l’orage ou les éclairs. C’est aussi pourquoi Kai a dû quitter son bassin semi-ouvert à Blachon pour un bassin d’eau douce, qualifié à l’époque de sa maladie de « bassin de soins intensifs ». Un bassin devenu sa nouvelle maison.
Par conséquent les équipes s’interrogent : Kai sera-t-il capable de s’épanouir un jour en Guadeloupe ? Ne vaudrait-il pas mieux le rendre au zoo de Singapour, ou le transférer dans un zoo européen ? 
Malgré tout, le symbole de Kai est fort pour le projet. Avec tous les espoirs liés à ce jeune et unique lamantin en Guadeloupe. Selon Maurice Anselme, le directeur du Parc, « le cœur de la Guadeloupe bat avec celui du lamantin » ! Si Kai partait, comment réagiraient les autorités européennes ? Le projet aurait de fortes chances d’être stoppé net.


 
Des réunions capitales pour l’avenir du projet

Des rencontres capitales, en deux temps,  doivent permettre d’avancer sur ces questions.
Lundi et mardi 23 et 24 octobre, des visioconférences se tiendront avec des responsables européens pour savoir si l’Europe continue de financer le projet malgré les difficultés rencontrées. 
Et les 30 et 31 octobre, un séminaire réunira l’équipe du Parc et des experts venus de Floride et du Mexique, afin d’évoquer une réorientation possible du projet. Le plan de reproduction du lamantin pourrait ainsi laisser la place, dans le meilleur des cas pour le Parc, à un plan de réintroduction directe. Il faudrait pour cela des animaux plus « adaptables » que Kai. Ceux-là viendraient du Mexique. Avec des lamantins élevés en captivité mais cette fois, en bassin naturel. Les discussions seraient déjà bien avancées.