Les Outre-Mer accusent un retard de 30 ans par rapport à l’Hexagone en matière d’habitat

Par 19/10/2023 - 09:47

84% des Guadeloupéens sont éligibles à un logement social, et 60% au logement très social. Pour rattraper ce retard, les acteurs du logement social ont élaboré « le premier livre de l’habitat Outre-Mer », une sorte de Plan Marshall de 40 propositions élaborées sous 8 axes principaux présenté mercredi 18 octobre.

    Les Outre-Mer accusent un retard de 30 ans par rapport à l’Hexagone en matière d’habitat

Après avoir été remis au ministre délégué des outre-mer, Philippe Vigier, au début du mois d’octobre, le Livre Blanc de l’Habitat Outre-Mer a été présenté hier aux principaux acteurs locaux dont les bailleurs sociaux HLM, la SEMAG et la Sikoa, ainsi que plusieurs représentants d’associations de locataires au siège du groupe Sikoa à Pointe-à-Pitre.

De quoi s’agit-il ?

En clair, il s'agit d'un plan Marshall pour révolutionner ou tenter de le faire les politiques publiques menées en Guadeloupe et plus largement aux Outre-Mer en matière de logement. Pour combler le fossé, l'Union sociale pour l'habitat Outre-Mer plaide tout d'abord en faveur de la mise en place d'un plan stratégique national de rattrapage planifié sur 10 ans. Il permettrait de répondre aux besoins croissants en logement abordable, comme l'explique Thierry Romanos, président de la SIKOA et vice-président de l'USHOM (Union sociale pour l'habitat en outre- mer).

On demande qu'il y ait une espèce de loi programme pluriannuel sur cinq ans ou dix ans, pour qu'on ne revienne pas à chaque fois dans chaque loi de finances sur le montant de la LBU, etc, l'aide à la pierre.

Une convergence des aides

Mais ce qui change vraiment dans ce nouveau plan, c'est la volonté d'appliquer les mêmes droits sociaux aux régions d’Outre-Mer que ceux déjà pratiqués dans l'Hexagone. Une convergence des aides qui pourrait conduire à des baisses de loyers pour des milliers de locataires, nous explique Sabrina Mathieu, directrice de l'Union sociale pour l'habitat en Outre-Mer

Là, ça voudrait dire que les locataires, ils vont percevoir une aide de logement qui sera plus importante. Autre chose, si le plan tel qu'on le préconise est adopté, ça voudrait dire que les aides publiques seraient plus importantes pour le logement locatif social. Ça va produire des loyers beaucoup moins chers.

Reste à savoir si ces préconisations seront retenues par le gouvernement. La réponse ? À la fin du mois de novembre, date à laquelle doivent s'ouvrir les négociations du plan logement 3 Outre-Mer, qui jusque-là n'a pas rempli les attentes tant espérées, celles de mettre un terme définitif aux écarts entre l'Hexagone et ses anciennes colonies.

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