Nouvelles technologies : sommes-nous dans le monde d’après ?

Par 28/02/2024 - 12:43 • Mis à jour le 28/02/2024 - 18:03

Cette semaine l’émission Décryptage de ce mercredi 28 février s’intéresse aux nouvelles technologies. Sommes-nous dans le monde d’après ? Chaque jour les géants de la tech rivalisent d’ingéniosité et les sorties de nouveaux outils s’accélèrent. En Guadeloupe, est-on également dans la tendance en termes d’usages ? Sommes-nous à la page ?

    Nouvelles technologies : sommes-nous dans le monde d’après ?
Image d'illustration

Depuis quelques semaines, le Vision Pro d’Apple, casque de réalité virtuelle, sortie aux États-Unis, fait beaucoup parler de lui. Ce n’est pas le premier du genre, mais les produits de cette grande marque sont toujours très attendus. Véritable ordinateur spatial, il se veut immersif et même « révolutionnaire ». Mais Apple ne s’arrête pas là et se lance plus globalement dans l’intelligence artificielle à l’image d’Open AI qui a lancé ChatGPT. Générateurs d’images, robots, automatisations, les nouvelles technologies se multiplient à une vitesse impressionnante.

Des avantages non négligeables

Et chez nous ? Nos entreprises comme les particuliers portent-ils un intérêt à ces nouvelles technologies présentées comme de véritables atouts pour se simplifier la vie, et le travail ? Manuel Mondésir est directeur d’Awitech, centre de formation digital aux Antilles Guyane. Ils accompagnent les entreprises sur la montée en compétences digitales et pour lui il faut déjà se former à ces nouveaux outils.

La formation est absolument nécessaire pour évoluer en termes de compétences. Il y a clairement un virage qui est en train de se faire avec l'intelligence artificielle, notamment sur des tâches intellectuelles, à peu près toutes les tâches intellectuelles qu'on peut imaginer aujourd'hui, qu'elles soient dans l'idéation. Donc le fait de trouver des idées, le fait de rédiger, le fait d'utiliser l'image, la vidéo, l'analyse, le code, tout ça aujourd'hui, c'est des compétences qu'il faut développer et c'est des fonctionnalités qui sont disponibles aujourd'hui dans les outils d'intelligence artificielle, notamment ChatGPT, qui est le plus connu.

La formation est d’autant plus nécessaire qu’elle permet d’appréhender au mieux ces nouvelles technologies pour en tirer leur meilleur profit aux Antilles.

Aux Antilles-Guyane, dans les prochaines années, on ne verra pas forcément les métiers changer. Mais il y a des structures qui vont vraiment tirer leur épingle du jeu parce qu'en interne l'opérationnel sera montée en compétence et soit on tombera dans les travers du toujours plus, soit on va réussir à trouver un équilibre où on va peut-être avoir un peu plus de confort au travail. Parce qu'avec ces outils, finalement, on va pouvoir automatiser des tâches intellectuelles qui sont répétitives.

Attention aux dérives

Malgré de nombreux avantages, il peut aussi y avoir des dérives. Tantôt une simplification des tâches poussant à toujours en demander plus à ceux qui sont à la manœuvre, et on ne parle pas ici des machines, ou encore des utilisations avec pour but de tromper les cibles.

Manuel Sainsily est designer et militant pour une utilisation responsable des nouvelles technologies. Non seulement ce Guadeloupéen travaille au Canada sur l’expérience utilisateur, à savoir comment l’humain interagit avec la machine, mais il a aussi une casquette éthique où il contribue à la mise en place de règles éthiques sur l’utilisation de ces technologies.

On ne met pas tout simplement des superpouvoirs dans la main de tout le monde sans prendre en compte les mauvaises utilisations. On ne prend pas forcément en compte l'entièreté de la complexité de l'être humain, des différentes cultures, des différentes langues et de ce qui vient avec cette utilisation de ces technologies qui souvent impacte la société. Donc prendre en compte par exemple la diversité, prendre en compte l'inclusion, prendre en compte les différents niveaux mêmes de technologie et de compréhension de ces technologies par la population devient maintenant très critique. Parce qu'une fois que ces outils sont lâchés dans la masse, c'est un petit peu comme une boîte de Pandore, c'est quasiment impossible de les refermer et de revenir en arrière.

Les enjeux ne sont pas négligeables avec l’essor de la cybermalveillance. « Il peut y avoir des personnes qui sont mal intentionnées qui utilisent ces outils. Avec ces outils, on peut aller très loin. Donc il faut faire très attention, encore plus aujourd'hui, à la bonne protection de ses données privées. Il va y avoir aussi tout ce qui va être sur des enjeux d'informations fiables », indique Manuel Mondésir. Il faut dire que les outils tels que « Elevenlabs », logiciel de synthèse vocale et de synthèse vocale à sonorité naturelle, ou encore la création d’avatar ou modification de vidéo à l’aide de l’intelligence artificielle peuvent donner lieu à toute sorte de manipulation auprès de ceux qui n’y sont pas sensibilisés.

Décryptage du Mercredi 

Pour évoquer toutes ces problématiques ce soir, nous recevons :

-Betty Fausta, CEO d’IPEOS

-Axelle Tiedrez-Daijardin, directrice de la technopole I-NOVA

-Sébastien Célestine, président de Guadeloupe Tech

Comme toujours, vous êtes invités à réagir en direct vous aussi par message WhatsApp au 0690 11 11 10 ou sur X (ex-Twitter), dès 18h30.

 

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