TRANCHES D'HISTOIRES : l'évolution du port de la Guadeloupe

Par 17/03/2018 - 17:44 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:48

Le port autonome de Pointe-à-Pitre, également appelé Guadeloupe Port Caraïbes, a un statut de grand port maritime, il est un établissement public à caractère administratif avec son siège est à Pointe-à-Pitre. C'est un établissement public qui, par décret du 1er novembre 1975, a pris la succession du Département pour gérer les principales infrastructures portuaires de l'archipel.

    TRANCHES D'HISTOIRES : l'évolution du port de la Guadeloupe

Premier port de l'archipel de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre/Jarry est l'un des quatre sites gérés par le Port Autonome de la Guadeloupe (PAG), également responsable du port de plaisance de Bas-du-Fort à Gosier, du port de Basse-Terre et celui de Folle-Anse dans l'île de Marie-Galante. Les installations du port de Pointe-à-Pitre sont situées au fond du « Petit cul de sac marin » qui constitue un vaste plan d'eau protégé comprenant une rade intérieure et une rade foraine ceinturée au sud par des îlets (îlets à Cochons, îlet Boissard, etc.) et un banc corallien. Le port, situé au cœur de l'archipel guadeloupéen, comprend en fait deux unités qui témoignent des étapes de son extension : le Vieux Port à l'est et celui de la Pointe Jarry à l'ouest.

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Le site primitif est la vieille « Darse » située en bordure du centre-ville, autrefois réservée au trafic de passagers avec les îles du sud de l'archipel, avant le transfert de cette activité en 2002 vers la nouvelle Gare maritime interrégionale de Bergevin. Dans le prolongement de la Darse, le Vieux Port a été aménagé entre 1931 et la fin des années 1960 mais il s'est avéré rapidement trop étroit pour faire face à la croissance des trafics et aux progrès de la manutention mécanisée. Equipé de 9 postes d'accostage d'une profondeur d'eau moyenne de 8,50 mètres, il a gardé de nos jours des activités de croisière et de commerce.

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L'extension des installations s'est faite sur la rive occidentale de la baie, face au port commercial, sur des terrains marécageux et sans valeur agricole à la Pointe Jarry. Les travaux entamés au cours du Ve Plan (1966-1970) avaient pour objectifs de décongestionner le Vieux Port et de ravitailler les entreprises de la nouvelle zone industrielle. Les quais ont été spécialisés, adaptés aux nouveaux modes de conditionnement et ont été équipés de vastes hangars et terre-pleins. On compte actuellement trois postes spécialisés pour les marchandises en vrac (produits minéraliers, charbon, sucre, céréales, pétrole, etc.) et deux postes pour cargos conventionnels et rouliers.

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La construction du terminal à conteneurs en 1980 a constitué une deuxième mutation des installations portuaires. Equipé en 2010 de 5 portiques à conteneurs, il fait régulièrement l'objet de travaux d'agrandissement pour l'adapter notamment aux dimensions croissantes des navires desservant la Guadeloupe.

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Depuis le milieu des années 1980, les autorités portuaires ont cherché à développer les activités industrielles et commerciales au port de Jarry afin d'accroître son rayonnement. Ainsi a été mise en service la Zone de Commerce International, plate-forme logistique composée d'une zone d'entrepôts francs, d'un parc industriel et du Complexe World Trade Center. L'ensemble a pour ambition de créer les meilleures conditions d'accueil pour les Petites et Moyennes Entreprises en favorisant leur insertion dans les échanges entre l'Europe et le Bassin caraïbe.

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Cette orientation a été confirmée par l'élaboration, en 2009, du Grand projet de port pour la Guadeloupe qui le positionne, comme le principal hub des Petites Antilles pour le transport conteneurisé. Ce projet a été justifié par l'évolution du transport maritime mondial qui amène les compagnies à réduire au maximum le nombre des escales, privilégiant ainsi certains ports (les hubs) capables d'accueillir les navires-mères de la grande navigation océanique et qui redistribuent leurs marchandises vers d'autres directions ou les approvisionnent par des navires de plus petite taille (les feeders). La saturation des principaux ports de transbordement du Bassin caraïbe (Kingston, Freeport, etc.), l'élargissement du canal de Panamá qui laisse augurer une reconfiguration des routes maritimes, la croissance des trafics de transbordement dans l'espace caraïbe sont autant d'éléments qui sous-tendent des refléxions autour du Grand projet de port pour la Guadeloupe.

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Les travaux reposent sur la construction (selon deux phases de travaux) d'un nouveau terminal à conteneurs situé en vis-à-vis du terminal actuel et dont la capacité annuelle pourrait atteindre un million d'EVP d'ici 2020. Il serait alors équipé de 700 mètres de quais, de 45 hectares de surface de stockage et pourrait accueillir des navires d'un tirant d'eau de 16 mètres.

 

Sources & images : Atlas-Caraïbes,Wikipédia,Catan,Delcampe