USIK, bientôt une université pour les séniors à Pointe-à-Pitre

Par 17/05/2023 - 14:00

L’association « ÎLE Y A » avait lancé un appel aux dons mais a dépassé l’objectif programmé pour le financement d’un projet d’Université Sénior à Point-à-Pitre. Francisca Amorim et Aloha Sellin, co-fondatrice du projet, prévoient l’ouverture de l’école pour le mois de septembre.

    USIK, bientôt une université pour les séniors à Pointe-à-Pitre
Aloha Sellin et Francisca Amorim

Leur projet a été sélectionné par Malakoff Humanis et Ulule, dans le cadre de l’appel à projets : Bien vieillir. Elles avaient lancé un appel à collecter 4500 euros en 35 jours et ont dépassé les attentes, avec 5 482 euros (Malakoff ayant doublé chaque contribution personnelle).

L’université sénior, qui devrait voir le jour à Pointe-à-Pitre en septembre, sera un établissement réservé aux personnes non-actives et éligibles à la retraite à partir de 60 ans ou plus. Les espaces de formations et les cours seront adaptés aux caractéristiques de cette partie de la population, précise Francisca Amorim, l'une des co-fondatrices.

Le type de formation sera adapté pour pallier les problématiques des séniors, telles que la mémoire
par exemple

L’établissement proposera un trousseau de cours en tous genres, tels que le français, l’anglais, l’histoire de la Caraïbe, la musique, l’informatique ou encore le journalisme.

L’idée est de proposer un large panel d’activités « non infantilisantes », mais adaptées aux seniors, le tout avec la coopération d’étudiants en master de l’Université de Fouillole.

Cela permettra aux élèves de l’USIK d’avoir des cours avec des personnes qualifiées, tout en permettant aux élèves de Fouillole d’avoir une expérience professionnelle

L’établissement est cependant destiné aux personnes âgées « encore très autonomes », selon la co-fondatrice.

Un manque comblé

Ce projet, Francisca Amorim l’avait en tête depuis quelques temps, sa tante étant elle-même inscrite dans une Université Sénior au Portugal. Pour la jeune femme, ça a été le déclic.

Ça a complétement changé la vie de ma tante. La voir s’épanouir de cette façon, ça m’a vraiment donné envie de participer à cette mouvance. Et le fait que ce ne soit pas encore arrivé en Guadeloupe a joué également

Dans le cadre de leur association, « ÎLE Y A », les deux amies ont pour coutume de fréquenter la population pointoise. Notamment les personnes âgées, chez qui les jeunes femmes ont observé un besoin d’expression et d’investissement.

Personne dans l'association

Il y a de plus en plus de personnes âgées qui viennent nous voir pour de l’aide administrative et des cours d’informatique. On a remarqué que ces personnes ne venaient pas que pour faire des activités pratiques mais aussi pour être avec nous et discuter

Les deux fondatrices ont, à leur côté, des ainés vifs qui ont une soif de connaissance accrue. L’idée d’une Université où les séniors de la Guadeloupe pourraient prospérer est apparue comme une évidence pour elles.

Il manquait quelque chose pour soutenir l’envie des ainés d’être en activité. Le but de l’USIK, c’est d’investir dans l’épanouissement des ainés, qui, eux aussi, ont envie de s’investir dans quelque chose et d’acquérir des connaissances

Le duo fondateur

Les deux jeunes femmes se sont rencontrées en 2018 lors d’une formation en création d’entreprise sociale et solidaire à Pointe-à-Pitre. La même année, elles ont créé l’association « ÎLE Y A » et débuté plusieurs projets sur la ville du centre.

Elles ont oeuvré sur différents pôles d’intervention, comme la mémoire des ainés et des jeunes, l’accompagnement de la population et des ateliers pratiques divers.
Depuis novembre 2021, l’association possède un espace à la rue Astral de Pointe-à-Pitre, où est fourni du soutien aux habitants dans leurs projets personnels et professionnels. Francisca Amorim parle de « médiation socio- culturelle ».

L’association « ÎLE Y A » a comme objectif la médiation socio-culturelle, afin de pouvoir avancer ensemble. Ça se matérialise à travers les activités et des initiatives d’aides. Je peux citer le projet de sauvegarde de la mémoire des ainés à Point-à-Pitre ou encore l’accompagnement des femmes qui souhaitent sortir de la prostitution

Un désir d’expansion sur toute l’île

Le choix de Pointe-à-Pitre s’est fait par « coup de cœur », selon Amorim. Lieu de rencontre des deux fondatrices, elles ont fini par s’attacher à la ville.

Nous considérons que c’est une ville avec beaucoup de forces et de potentiel. Malheureusement, peu d’opportunités sont proposées aux habitants

La capitale économique n’est que le début pour l’USIK. Les fondatrices visent l’expansion sur toute l’île afin que ce type d’établissement puisse profiter à un maximum de personnes.

L’idée c’est de faire qu’avec l’initiative de différentes associations, ce soit une solution intéressante sur l’ensemble du territoire

L’université commencera en septembre avec une journée par semaine dans les locaux, combinée avec des sorties. Francisca Amorim espère développer le projet afin d’en faire un établissement ouvert toute la semaine.

Toutes les donations sont les bienvenues. Cela va nous permettre de mettre en place plus d’activités

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