Violences sexuelles sur les enfants : la Ciivise fait 82 préconisations

Par 17/11/2023 - 21:17 • Mis à jour le 17/11/2023 - 22:02

Au terme de trois ans de travail et du recueil de 30 000 témoignages, la Ciivise formule au gouvernement 82 propositions pour protéger les enfants. En Guadeloupe, il reste beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge des victimes.

    Violences sexuelles sur les enfants : la Ciivise fait 82 préconisations

La Ciivise, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants a publié, ce vendredi matin (17 novembre), son rapport final sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.

Au terme de trois ans de travail et du recueil de 30 000 témoignages, la Ciivise, qui souhaite poursuivre son travail, a publié un rapport de 730 pages dans lequel elle décortique le mécanisme de ces violences.

82 propositions ont été formulées au gouvernement pour protéger les enfants.

Un enfant victime toutes les 3 minutes

Repérage systématique des enfants vulnérables, extension de la notion d'inceste aux cousins, soins de psychotrauma remboursés pour toutes les victimes : la Ciivise détaille une politique publique globale contre un fléau qui touche, selon le gouvernement, un enfant toutes les trois minutes.

Alors que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, selon la Ciivise, la question doit être posée systématiquement à chaque enfant, par l’infirmière scolaire ou le médecin, et lors d'un « rendez-vous annuel de dépistage et de prévention sur son bien-être et son développement ».

Elle demande de généraliser le repérage des violences sexuelles dans certaines situations : grossesses adolescentes, hospitalisation d'enfants et d'adolescents à la suite d'une tentative de suicide.

70 % des plaintes classées sans suite

Alors que 70 % des plaintes pour violence sexuelle sur enfant sont classées sans suite, la Ciivise veut améliorer le traitement judiciaire. L'enfant doit être mis en sécurité immédiatement. Sur le modèle des ordonnances de protection pour les femmes battues, la Ciivise préconise une ordonnance de sûreté de l'enfant (OSE) que pourrait déclencher le juge « en cas d’inceste vraisemblable ».

Quid en Guadeloupe ?

Mais qu’en est-il pour la Guadeloupe ? Des voix s’élèvent pour dénoncer le vide sidéral sur la prise en charge des victimes.

Yvelise Déllan, survivante de l’inceste et membre de l’association l’AMVI, l’Association des milles et une victimes d’inceste et de traumatismes, déplore « l’absence de structure dédiée pour aider les victimes à aller mieux après qu’elles aient libéré leur parole ».

A ECOUTER Yvelise Déllan, membre de l’association l’AMVI

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