Dans un "torrent de flammes", un skipper de la Route du Rhum raconte son sauvetage

Par 15/11/2022 - 07:34 • Mis à jour le 15/11/2022 - 14:38

La Route du Rhum - Destination Guadeloupe est passée proche d'un drame ce lundi. Suite à une avarie, le skipper Fabrice Amedeo a vu son bateau exploser au large des Açores. Il a été sauvé par un cargo.

    Dans un "torrent de flammes", un skipper de la Route du Rhum raconte son sauvetage

C'est sur le site officiel de la course que le marin de 44 ans a raconté son incroyable sauvetage ce lundi soir, de son avarie, à l'explosion en passant par son sauvetage rocambolesque.

Tout commence dimanche matin, son Imoca, Nexans - Art et Fenêtres, est endommagé par une vague, ce qui provoque l'explosion d'un ballast, grande cuve d'eau qui équilibre le bateau. Avec plusieurs centaines de litres dans la cabine, Fabrice Amedeo fait le choix de retourner à terre, au Portugal.

Seulement, endommagée par l'humidité, ses batteries lâchent, coupant toute électricité. Première inquiétude, de la fumée se déclare dans l'après-midi, que le skipper parvient à éteindre avec un extincteur. La nuit se passe tant bien que mal avec une navigation difficile, mais lundi, nouvelle fumée à bord.

Explosion et naufrage

Cette fois une explosion retentit. Amedeo constate alors une épaisse masse jaune, voit que l'intérieur se gondole et entend que la mer crépite d'évaporation au contact de sa coque.

Conscient du danger, il rassemble ses équipements de survie et décide de se mettre dans son canot pour évacuer. Le navigateur se prépare à se détacher de son Imoca lorsqu'un “torrent de flammes”, comme il le décrit, s'échappe de la cabine. Entouré dans le brasier, Fabrice Amedeo est encore lié à son embarcation. Il parvient péniblement à prendre son couteau pour s'en séparer.

Un déchirement pour le marin qui regarde alors son compagnon sombrer dans l'Atlantique pendant 30 min. Mais calme et organisé, comme il se surprend à l'être, le marin coupe sa VHF, qu'il avait embarquée, pour déclencher celle de son canot, comme un indice qu'il est désormais un naufragé à la dérive.

"La mort n'a pas voulu de moi"

Il faudra la présence providentielle d'un cargo à six miles pour le sauver, avec les longues minutes pour se faire repérer, la difficile approche d'un mastodonte sur un confetti de survie et la crainte que le canot n'explose lors de la manœuvre pour finalement ramener le skipper sain et sauf à bord.

Un récit d'aventure digne d'un film hollywoodien que Fabrice Amedeo, journaliste de métier au Figaro, saura sûrement parfaitement raconter.

La mort n'a pas voulu de moi aujourd'hui ou la vie n'a pas voulu que je la quitte. Je suis dévasté, mais le plus heureux car ma femme et mes filles ne vont pas se coucher en pleurant.

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