Cuba : le président reconnaît la nécessité d'une "analyse critique" des problèmes du pays

Par 15/07/2021 - 12:50 • Mis à jour le 15/07/2021 - 13:00

Dans une allocution, le président cubain Miguel Diaz-Canel, a reconnu la nécessité de procéder à une "analyse critique" des problèmes qui touchent le pays. A cela s'ajoute la possibilité temporaire pour les Cubains d'importer des produits alimentaires, sanitaires ou des médicaments.

    Cuba : le président reconnaît  la nécessité d'une "analyse critique" des problèmes du pays
Allocution du président cubain Miguel Diaz-Canel (milieu) accompagné du premier ministre Manuel Marrero (droite) ©Marca

Un premier pas

La colère de la rue a explosé dimanche dernier à Cuba, face aux graves pénuries, aggravées par la crise économique qui touche Cuba. 

Face à cette situation, le président Miguel Diaz-Canel, ainsi que le premier ministre Manuel Marrero sont apparus hier à la télévision, accompagné de plusieurs ministres. 

 Le premier ministre a ainsi annoncé que les Cubains de retour de voyage seront autorisés à importer dans leurs valises des aliments, des produits d’hygiène, ainsi que des médicaments. Aucune taxe douanière n’est prévue et peu importe la valeur des produits en question. Mais cette liberté reste toutefois temporaire, jusqu'au 31 décembre 2021.

Le président, quant à lui, a reconnu la nécessité de procéder à une "analyse critique" des problèmes qui touchent le pays. S'il a réitéré ses accusations contre les Etats-Unis, qu'il désigne comme instigateur de ces manifestations via une campagne sur Twitter avec le hashtag #SOSCuba, le président Diaz-Canel a toutefois infléchi son discours. "Nous devons aussi tirer des enseignements de ces troubles, nous devons aussi faire une analyse critique de nos problèmes", a-t-il déclaré, reconnaissant qu'il existe "des choses que nous devons perfectionner". Car parmi les manifestants il y avait "des personnes insatisfaites", a estimé le dirigeant communiste.

Et "peut-être aussi faudra-t-il s'excuser auprès de ceux qui au milieu de la confusion dans ce genre d'événements ont été pris (pour des fauteurs de troubles) et maltraités", reconnaissant que les manifestations ont fait "des dizaines de blessés".

Le président a lancé "un appel à la paix, à l'entente entre les Cubains et au respect (...). Ce que nous devons encourager, même si nous avons parfois des points de vue différents sur certains sujets, c'est d'essayer de trouver, entre tous, des solutions".

Mercredi, le calme était apparemment revenu à Cuba, placé sous forte surveillance policière et militaire, notamment aux abords du Capitole à La Havane, siège du Parlement.

Dans cette zone où des milliers de Cubains avaient déferlé dimanche, plusieurs camions de police étaient stationnés, a constaté l'AFP.

Internet mobile rétabli

L'internet mobile, interrompu depuis les manifestations, a commencé à être rétabli, mais il restait instable et il était impossible d'accéder aux réseaux sociaux et applications de messagerie instantanée. Avec la 3G ou la 4G, l'accès à Whatsapp, Facebook et Twitter, entre autres, était bloqué. Dans la rue, des habitants parvenaient à se connecter à internet de manière intermittente.

Washington a réitéré mercredi ses appels à la libération immédiate des manifestants détenus et demandé la fin des restrictions sur internet.  "Les tentatives de bâillonner, y compris par des moyens technologiques, la voix du peuple cubain ne pourra jamais faire taire ou étouffer ses aspirations légitimes à la liberté, aux droits humains", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

La communauté cubaine de Martinique suit de près les événements

La mobilisation et la colère du peuple cubain est en tout cas suivie de très près par la communauté cubaine de Martinique, qui a organisé des rassemblements de soutien cette semaine. A l'image de Nelida Alonzo-Clavel, 50 ans, qui réside en Martinique depuis 1992. Elle soutient les manifestations mais s’inquiète pour sa famille restée au pays :

Hier, j'ai réussi à avoir des nouvelles, j'ai demandé à ma mère de rester à la maison. Mais les moyens de communications avait été coupés. C'est difficile, ça nous met dans un état de stress et d'inquiétude, de voir comment la police réprime la population. On a soif de liberté, faim de vivre comme on le souhaite, et comme on le mérite

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