Venezuela : Amnesty International demande la libération d'un militant d'ONG arrêté en juillet

Par 21/12/2021 - 15:20

Amnesty International demande la libération urgente du Vénézuélien Javier Tarazona, le directeur de l'ONG Fundaredes, spécialiste de la zone frontalière avec la Colombie et critique du pouvoir, qui avait été arrêté en juillet et inculpé de terrorisme. 

    Venezuela : Amnesty International demande la libération d'un militant d'ONG arrêté en juillet

Un militant d'ONG détenu

"Libérez le prisonnier de conscience Javier Tarazona (...) détenu arbitrairement pour son travail de défense des droits de l'homme", demande l'ONG sur son site lundi, soulignant que son état de santé "s'est gravement détérioré faute de traitement médical". 

Inculpé de terrorisme, Javier Tarazona avait été arrêté en même temps que deux autres militants de Fundaredes alors qu'il s'était rendu au Parquet de Coro (nord-ouest) pour porter plainte contre "le harcèlement" dont il se disait victime de la part des forces de l'ordre. 

Les deux militants qui l'accompagnaient ont été libérés en octobre mais lui reste détenu. 

Figure médiatique au Venezuela, M. Tarazona alerte notamment sur les combats entre l'armée vénézuélienne et des groupes armés colombiens à la frontière entre les deux pays.

Des affrontements entre l'armée vénézuélienne et des groupes armés à la frontière colombienne

Les affrontements contre ces groupes armés, dont une partie sont des dissidents de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), ont fait 16 morts en 2021 du côté de l'armée, selon le bilan officiel qui ne recense pas les pertes ennemies. 

L'ONG Fundaredes a notamment accusé le pouvoir d'héberger sur le territoire vénézuélien des chefs rebelles de l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active en Colombie, et des dissidents des ex-FARC.

Les "accusations" de liens du pouvoir avec les dissidents des FARC se font "sans montrer de preuves", avait affirmé le procureur général, Tarek William Saab, qui accusait les militants de "préparer le terrain à de nouvelles agressions (contre le Venezuela) en alimentant une atmosphère négative". 

Selon lui, les communications des militants avec l'étranger montrent que les accusations de l'ONG sont "orchestrées par des agents externes" cherchant la "déstabilisation" du pays.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, avait réagi en estimant que la détention des militants était un "exemple préoccupant" des "restrictions de l'espace civique" au Venezuela, et a jugé les accusations "disproportionnées".

Le Venezuela, qui renforce régulièrement ses troupes à la frontière colombienne, dit avoir lancé en mars des opérations pour libérer son territoire de toute incursion de groupes armés colombiens. Caracas accuse ces groupes d'avoir posé des mines antipersonnel et d'être en cheville avec le trafic de drogue. 

Des milliers de personnes ont fui la zone en raison des combats. 

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