Affaire des "Grands frères" : pourquoi la JIRS de Martinique ?

Par 10/02/2022 - 12:21

Retour sur le dossier des «Grands frères». On le sait, le Procureur de Pointe-à-Pitre a fait une demande de dessaisissement au profit de la JIRS Martinique. Les avocats de la défense ont indiqué qu'ils s'y opposeraient. Mais pourquoi ce dépaysement judiciaire ? De quoi dispose cette juridiction spécialisée ?

    Affaire des "Grands frères" : pourquoi la JIRS de Martinique ?

Ce dossier concernant ces “grands frères” aurait plusieurs aspects complexes mais pour l'heure couverts par l'instruction. Des questions d'ordre financiers puisqu'il a déjà été précisé, qu'il y aurait pu avoir des pressions voir des tentatives d'extorsions. Il s'agit donc de vérifier tout cela avec l'aide d'enquêteurs qui s'y connaissent. D'où ce souhait de voir la Juridiction interrégionale spécialisée, s'en occuper en profondeur.

Créées par la loi de 2004, ce type de juridictions regroupent des magistrats possédant une expérience particulière en matière de lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière. La loi a donné une compétence territoriale étendue à 8 juridictions implantées, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Rennes, Bordeaux, Nancy et Fort de France.

Les JIRS ne sont donc pas un nouvel ordre de juridiction mais simplement plus spécialisées avec des intervenants plus pointus. Les magistrats sont déchargés des dossiers plus simples et sont dédiés aux dossiers soumis. Ils bénéficient du soutien d'assistants, experts dans chaque matière comme des fiscalistes, des agents des douane ou autres. 

Les JIRS bénéficient aussi de dispositifs novateurs en matière d'investigations telles la possibilité d'infiltrations, sonorisations, équipes communes entre plusieurs pays si nécessaire. Une capacité d'adaptation de la justice face à une criminalité modernes qui se développe depuis les années 2000. Les JIRS sont compétentes dès lors que les infractions visées aux articles 706 - suivants du code de procédure pénale apparaissent d’une grande complexité.

Ces articles recouvrent notamment les infractions de bande organisée, crimes aggravés d’extorsion ainsi que le délit d’association de malfaiteurs, ce qui est pour l'heure reproché aux mis en examen. Ainsi que le caractère organisé et planifié des faits présumés commis en général par des bandes structurées, hiérarchisées, présentant une certaine dangerosité.

 

 

 

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