Crise sanitaire : enquêtes en cours après des menaces

Par 17/09/2021 - 09:52 • Mis à jour le 17/09/2021 - 19:24

Plusieurs plaintes ont été déposées pour des menaces dans le cadre de la crise sanitaire et des enquêtes sont en cours. C’est ce que l’on apprend du parquet de Pointe-à-Pitre alors que le débat entre « pro et anti-vax » fait rage depuis plusieurs semaines dans l’archipel, notamment sur les réseaux sociaux. Mais à ce débat s’ajoutent des griefs sur la gestion de la crise sanitaire. Et les choses vont parfois très loin, jusqu’aux menaces de mort.

    Crise sanitaire : enquêtes en cours après des menaces

"Plus d’une dizaine de plaintes pour menaces ou propos diffamatoires" ont été reçues ces derniers temps par la Justice, et autant d’enquêtes sont ouvertes auprès des services de police ou de gendarmerie, étant « prises très au sérieux » selon le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins.

Sont ainsi signalées des menaces sur les réseaux sociaux, envers les autorités sanitaires, préfectorales, mais pas seulement, et des attaques verbales, qui ont d’ailleurs valu un rappel à la loi à une femme, la semaine dernière. Celle-ci s’en était prise au sous-préfet dans la rue.

Le 3 septembre, la préfecture de Pointe-à-Pitre dénonçait l'appel d’un collectif local à la "déportation" du préfet, accusé d'une mauvaise gestion de la crise sanitaire.

Par ailleurs, une vidéo signée « Gwada Anonymous » circulant sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines traite de « chiens » les préfets et directeur et directrice des ARS de Martinique et Guadeloupe, appelant entre autres à « [détruire] leurs maisons ».

Il y a aussi ces internautes qui invectivent des soignants venus en renfort sur des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux. Parmi les plaintes enregistrées, il y en a au moins trois de Gérard Cotellon, directeur du CHU de la Guadeloupe, pour « menace de mort » et « diffamation » contre « toutes les personnes qui disent qu’on pratique l’euthanasie à l’hôpital et qu’on tue les malades ». Gérard Cotellon explique ainsi avoir reçu, « [son] avis d’obsèques en préparation à J-3».

D’autres exemples connus : Ary Chalus, le président de Région, l’intellectuelle Patricia Braflan Trobo, ou encore certains de nos confrères ont reçu menaces ou insultes sur les réseaux sociaux après avoir évoqué la vaccination contre le Covid-19, sans forcément donner un avis sur la question. Il n'y a pas eu de plainte systématiquement déposées dans ces derniers cas. "On est habitué" souligne Ary Chalus.

Jocelyn Sapotille, président de l’association des maires de Guadeloupe, impliqué en faveur de la vaccination, déplore un « débat politisé » et explique avoir « arrêté de communiquer et d’en parler sur les réseaux sociaux » à cause des « échanges « trop tendus » entre « les pro-vax et anti-vax » .

Au-delà de la question de la vaccination, c’est la question de la gestion de la crise sanitaire qui cristallise les tensions et se porte elle aussi sur le terrain judiciaire. Avec, dernière en date, la plainte contre x de l’UGTG et du LKP, pour dénoncer cette gestion.

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