COVID-19 : trois entreprises sur cinq ont dû fermer en Martinique durant le confinement

Par 09/06/2020 - 16:29 • Mis à jour le 09/06/2020 - 16:30

Difficile pour l'heure de faire un véritable diagnostic sur la résilience des entreprises locales après le choc du confinement. Le secteur du tourisme a le premier tiré la sonnette d'alarme sur les effets inévitables du manque d'activité.

    COVID-19 : trois entreprises sur cinq ont dû fermer en Martinique durant le confinement

La situation économique des entreprises fait l'objet de nombreuses attentions et d'études. L'une des plus récentes, celle de l'ACCIOM (l'Association des CCI d'Outre-mer) indique que les économies ultramarines ont subies en moyenne une dizaine de millions d’euros de baisse du chiffre d’affaires par jour. Elle va même plus loin en mentionnant que le PIB des économies ultramarines sur l’année 2020 a baissé en moyenne 5% et la valeur ajoutée marchande de 7%.

A l'échelle de la Martinique, le bulletin de suivi COVID-19 de la CCIM précisait fin avril en plein confinement que 16 104 sociétés étaient défavorablement impactées alors que 3 577 ont cessé leurs activités dès la mi-mars. Trois entreprises sur cinq ont dû fermer. Parmi elles, 56 % ont vu leur chiffre d'affaires baisser de plus de 50 % sur les 4 premiers mois de l'année et 69 % des chefs d'entreprises sont inquiets. 

Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte désormais les charges incompressibles comme le loyer, les assurances, les frais d'expertise comptable ou encore d'éventuels prêts.

« Le secteur du tourisme est effectivement en grande difficulté. Cela entraîne aussi des difficultés dans les autres secteurs comme le commerce, l'artisanat, les services. C'est pour ça que nous allons recenser les entreprises qui réalisent une part importante de leur chiffre d'affaires grâce à l'activité touristique. L'objectif est de pouvoir évaluer au plus près le poids économique de ces activités dans le secteur touristique. », explique Carole Foulard, vice-présidente de la CCIM.

Selon Jean-Max Charlery-Adèle, responsable du Pôle Entreprises Économie et Emploi à la Dieccte, « l'objectif est de revenir à une activité normale. Mais pour cela il faut que les entreprises se relancent et respectent un certain nombre de mesures prises du fait de confinement. Eventuellement qu’elles se réorganisent et renforcent leur dialogue social et trouvent des soutiens financiers différents. »

De son côté l'étude Qualistat indique qu’il faudra un peu plus de 10 mois de latence avant que les entreprises retrouvent leur niveau d'activité d'avant crise.