L'organisation humanitaire Oxfam au centre d'un scandale sexuel en Haïti

Par 11/02/2018 - 12:08 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:59

Des membres d'une mission humanitaire menée après le séisme de 2010 en Haïti auraient eu recours à de jeunes prostituées. Une information révélée en fin de semaine dernière par le quotidien anglais "Times".

    L'organisation humanitaire Oxfam au centre d'un scandale sexuel en Haïti

La confédération d'organisations humanitaires, Oxfam, dont le siège se situe à Londres est au cœur d'un scandale sexuel. Des membres d'une mission partis en Haïti après le séisme meurtrier du 12 janvier 2010 auraient eu recours à de jeunes prostituées. Il n'est pas exclu que certaines étaient mineures au moment des faits.

Selon le Times qui révèle l'affaire, les jeunes femmes auraient participé à des orgies dans des logements et des hôtels payés par Oxfam. Le quotidien britannique cite une source qui aurait visionné les images d'une des ces soirées durant laquelle les jeunes prostituées portaient des t-shirt siglés du nom de l'organisme humanitaire.

Confronté à ces faits, Oxfam nie avoir tenté d'étouffer l'affaire. "Oxfam prend toute accusation de comportement déplacé très au sérieux", a déclaré sa porte-parole à l'AFP. Concernant cette affaire l'ONG a reconnu que de tels actes avaient été rapportés mais sans qu'ils puissent être prouvés.

"Une culture d'impunité"

Le Times révèle par ailleurs qu'une enquête interne au sein de la structure caritative en 2011 avait mis à jour une culture d'impunité chez certains employés. Le recours à des prostituées mineures n'avaient d'ailleurs pas été écarté.

"Le responsable d'Oxfam à Haïti, Roland van Hauwermeiron, avait démissionné sans subir de sanctions disciplinaires, bien qu'il ait supposément reconnu avoir engagé des prostituées. Deux autres hommes auraient apparemment démissionné, et quatre autres auraient été renvoyés. La justice haïtienne n'ayant pas été informée de l'affaire, aucune action en justice n'a été engagée", précise l'AFP.

"Certains employés ont été renvoyés à la suite de l'enquête, et d'autres ont quitté l'organisation avant que celle-ci ne soit terminée", a expliqué la porte-parole d'Oxfam.

Le gouvernement britannique a réagi à l'annonce de ces faits en menaçant de supprimer les financements des organisations humanitaires si elles n’œuvraient pas à éliminer les cas d'abus sexuels parmi leurs personnels. Par ailleurs, le gouvernement exige que Oxfam livre les documents concernant ses employés qui auraient eu recours à des prostituées lors de leur séjour en Haïti.

Pour l'instant aucune plainte n'ayant été déposée, la justice n'a engagé aucune action.