Devant les assises, un père comparaît pour le meurtre de sa fille de 6 mois

Par 18/06/2020 - 05:58 • Mis à jour le 19/06/2020 - 03:30

Depuis le début de la semaine, la cour d'assises a repris du service. Une première affaire de meurtre a été jugée en début de semaine et c'est aujourd'hui que s'ouvre le procès du meurtre de la petite Sorraya, 6 mois au moment des faits. Son père, 33 ans aujourd'hui, est le seul accusé dans cette affaire.

    Devant les assises, un père comparaît pour le meurtre de sa fille de 6 mois

La nouvelle session de la cour d’assises s’est ouverte cette semaine avec une affaire de meurtre. Cette session se poursuit avec un dossier qui a choqué l’opinion publique au moment des faits. Il porte sur le décès de la petite Sorraya, âgée de 6 mois, tombée sous les coups de son père.

Après une longue instruction et plusieurs renvois, l’affaire arrive enfin devant le tribunal ce jeudi (18 juin 2020).Le père du bébé comparait à partir d’aujourd’hui et durant 4 jours pour meurtre et violences volontaires habituelles sur mineur de moins de 15 ans, en état de récidive légale pour des faits qui remontent à 10 ans.

10 ans, c'est l'âge qu'aurait eu la petite Sorraya en août 2019. Mais elle n’a même pas pu fêter son premier anniversaire. La petite fille est en effet décédée le 14 février 2010.

Autopsie accablante

C’est son père, âgé de 23 ans au moment des faits, qui a retrouvé le corps inanimé du bébé à son réveil. Si la première hypothèse concluait à une mort-subite, très vite, cette option a été balayé après les premiers examens médicaux. En effet, l'analyse toxicologique du bébé révélait que Sorraya présentait un taux d’alcoolémie de 0,43g /litre de sang.

Quant à la première autopsie, elle met en évidence l’enfer que ce bébé a vécu durant sa courte vie. Lésions, ecchymoses, fractures, et divers hématomes ont alors été observés par le médecin légiste.

D’autres examens du corps du bébé permettent de distinguer trois épisodes de violences distincts. Le premier datant de plusieurs semaines avant le décès, le second de quelques jours avant le décès et enfin, un dernier épisode quelques heures avant la découverte du corps et qui aura été fatal.

Aveux de violence 

Interrogé, le père de l’enfant a rapidement reconnu avoir exercé des violences sur la petite Sorraya.

Excédé dans l’après-midi par ses cris, il l’aurait violemment sorti de son berceau en l’attrapant par le cou. Puis, il lui aurait porté plusieurs coups avant que la mère de la fillette ne s’interpose.

Mais dans la nuit, l’enfant recommençant à pleurer, il donne alors deux cuillères de rhum puis tente de l’endormir selon la technique dite du sommeil indien, en lui compressant le cou.

Face à l’échec de cette technique déjà dangereuse, il décrit un déferlement de violence dont le récit est insoutenable. Lors des auditions suivantes, ce jeune père reviendra sur ses propos concernant l’administration d’alcool mais il ne niera pas les violences infligées à son enfant.

Des actes qui manifestement n’étaient pas isolés puisqu’il avait déjà été condamné à 6 mois de prison pour des violences sur sa fille alors qu’elle était tout juste âgée de 5 semaines.

Aujourd’hui âgé de 33 ans, l’accusé comparaît libre et pour quatre jours, devant les jurés de la cour d’assises de la Martinique.

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