[EN IMAGES] L’exposition « Révélation ! Art contemporain du Bénin » accueillie avec enthousiasme

Par 15/12/2023 - 08:37 • Mis à jour le 15/12/2023 - 11:35

Après le vernissage hier soir (jeudi 14 décembre) à la Fondation Clément, cette exposition qui présente 42 artistes et près de 120 œuvres sera visible jusqu’à la fin du mois de mars. Malgré la polémique sur le lieu d’implantation, les premiers visiteurs ont semblé conquis.

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Photos et vidéos FT et KBC

La Fondation Clément, était encerclée par un impressionnant dispositif de sécurité et de gendarmerie hier soir (jeudi 14 décembre). Alors qu'un arrêté préfectoral interdisait tout rassemblement au François, le vernissage de l’exposition « Révélation ! Art contemporain du Bénin », a bien eu lieu à la Fondation Clément.

À cette occasion, Bernard Hayot, à l'origine de la Fondation, a lancé un appel à l’apaisement, dans son discours, faisant largement référence à Aimé Césaire et au courbaril qu’il est venu planter le 17 décembre 2001, il y a près de 22 ans jour pour jour.

Bernard Hayot

Il a annoncé que la Fondation confierait à un artiste martiniquais la réalisation d’une œuvre en mémoire de l’esclavage. Elle sera installée de manière permanente à l’Habitation Clément.

À ECOUTER Extrait du discours de Bernard Hayot

42 artistes, près de 120 oeuvres

Jusqu’à la fin du mois de mars donc, 42 artistes présentent près de 120 œuvres célébrant la vivacité de l'art contemporain du Bénin. Cette exposition parcourt le monde depuis 2 ans. Après le Maroc, elle fait une halte à la Martinique avant de terminer son parcours à Paris.

Elle célèbre la restitution par la France des trésors royaux enlevés au territoire africain lors de sa colonisation. En 2021, après avoir réclamé la restitution de biens spoliés, le Bénin a récupéré 26 œuvres béninois qui ont retrouvé leur mère patrie. C’est la 3e plus importante restitution de la France.

La récupération des oeuvres, un enjeu capital

Pour le Bénin, la récupération de ces biens est un enjeu capital afin de pouvoir construire une économie, touristique notamment.

Le Bénin est un des rares pays à avoir une politique publique des arts et de la culture. L'État béninois déploie 2 milliards d’euros pour le secteur de la culture.

Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, Ministre du Tourisme et de la Culture et des Arts du Bénin, réagit aux contestations sur le lieu de l’exposition.

Nous avons ici un équipement muséal qui permet de valoriser cette création contemporaine et de permettre à tous ceux qui le souhaitent de venir là. La politique divise, la culture et l’art, ça réunit et ça apaise les hommes. À travers les merveilleux tableaux qui sont ici, les sculptures, je voudrais que, ceux qui avaient des appréhensions, se disent : « et pourquoi pas, allons regarder la culture ». Le gouvernement du Bénin ne se fait pas manipuler. Nous sommes en terre martiniquaise, avec différentes de composantes de Martiniquais et nous parlons à tout le monde. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de diviser la Martinique mais que la Martinique se rende compte qu’il est possible d’être tous ensemble, pour le bien des hommes et des femmes de cette île et du Bénin 

Emo de Medeiros, est l’un des artistes béninois exposés à la Fondation Clément.

Emo de Medeiros

Décrit comme inscrit dans l’afro futurisme, il présente une de ses œuvres appelée « Vaudounote », contraction entre vaudou et cosmonaute. Il s’agit de 4 casques fait à partir de cauris (coquillage) avec des écrans à l’intérieur.

Ce que j’aimerais que les gens ressentent quand ils voient ces œuvres, c’est qu’ils sont en train de voir des œuvres qui viennent d’un futur alternatif. Un futur où la vision du futur serait influencée par des forces spirituelles autant que matérielles. J’ai l’impression que la vision que l’on a du passé détermine notre futur alors que, probablement, cela devrait être le contraire

Enthousiasme des premiers visiteurs

Les premiers visiteurs ne sont pas restés indifférents hier, à entendre les réactions recueillies sur place.

Pour moi, c’est une exposition qui va être l’exposition majeure de l’année. Et, pour nous, c’est un miroir qui nous permet d’avoir cette lecture et cette ouverture sur l’Afrique et, en même temps sur nous 

À ECOUTER Les réactions recueillies par Katleen Bilas-Coppet

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