Les martiniquaises Euzhan Palcy et Mounia réunies dans le magazine américain Ubikwist
La réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy est l'éditrice invitée du dernier numéro du magazine américain Ubikwist, défricheur d'idées. Un numéro qui rassemble de nombreux artistes et penseurs pionniers majoritairement féminins, tels que l'artiste martiniquaise Mounia Orosemane, la militante Asa Traoré ou l'iconique Angela Davis.
La réalisatrice, scénariste et productrice Euzhan Palcy est l'éditrice invitée
Elle a réalisé le film Rue Case-Nègre, et obtenu une pluie de reconnaissances pour son oeuvre. La réalisatrice, scénariste et productrice originaire du Gros-Morne, Euzhan Palcy est la première éditrice invitée du magazine UBIKWIST. Elle contribue ainsi à un numéro riche de talents pour cette revue américaine biannuelle qui s'attache à célébrer la diversité des points de vue sous un angle résolument artistique et sociétal.
Cette publication internationale et indépendante évoque en effet les perspectives mondiales, et intègre des talents influents comme émergents, provenant de tous les champs culturels : mode, beauté, musique, film, design, photographie, illustration et reportage.
Lorsque l'art et le militantisme se rejoignent
Dans un contexte de pandémie mondiale, le onzième numéro du magazine Ubikwist rassemble donc un large éventail d'activistes, de personnalités du monde de la mode, du cinéma, des beaux arts et de la musique. Dans de longs entretiens documentés, les intervenants témoignent de leurs parcours, de leurs pratiques artistiques, et contribuent à l'analyse du contexte mondial actuel.
Parmi eux, l'artiste martiniquaise Mounia Orosemane, pionnière de la représentation de la femme noire en haute couture, est revenue sur son cheminement et ses inspirations.
La militante Asa Traoré, ou encore l'iconique Angela Davis font aussi partie de cette impressionnante sélection triée sur le volet.
Diversité culturelle et climat mondial tumultueux
Constatant l'urgence d'un climat politique tumultueux sur fond de pandémie mondiale, dans laquelle les Etats-Unis sont toujours plus divisés par les exactions policières commises sur les populations noires, où le mouvement Black Lives Matter revendique toujours l'égalité des droits, la revue affirme ainsi :
Nous ressentons la responsabilité et l'obligation de non seulement contribuer au dialogue, mais d'initier une analyse poussée de celui-ci. Le paradoxe fascinant de l'art est sa capacité à alerter tout en servant d'échappatoire
C'est la raison pour laquelle la professeure Angela Davis et l'acteur Kendrick Sampson questionnent notamment la désobéissance civile, et ouvrent un débat sur les Etats-Unis de demain. Euzhan Palcy, la créatrice de costumes Ruth Carter, et le cinéaste nigérien Andrew Dosunmu se livrent sur les embûches qui ont jalonné leurs parcours. L'artiste Codi Maddox met à bas la gentrification et dénonce un racisme systémique dans les grandes villes.
De son côté, l'étoile montante des défilés de mode Angeer Amol se confie sur le rôle de la plateforme TikTok, qui l'a propulsé sur les couvertures des plus grands magazines.
Et d'autres noms viennent également s'y ajouter : Art Comes First, Assa Traoré, Baronne Valerie Amos, Gianni Lee, Mathieu Bitton, Danny Lyon, Sean Waltrous, ou encore Rainbow Blonde Records.
Un magazine qui réunit donc des témoignages poignants pour rappeler que les expériences de tous importent. Le numéro, paru en janvier dernier, est en vente sur internet. Il est même possible de choisir la couverture que l'on désire recevoir.
