Trois manifestations à Tropiques Atrium sur les œuvres d'art africaines dans les musées occidentaux
La présence des œuvres d’art africaines dans les musées occidentaux fait l'objet de trois manifestations à Tropiques Atrium à Fort-de-France. Une conférence, une exposition et une représentation théâtrale abordent ce thème.
Alors que la France a récemment ouvert la voie à la restitution d’objets d'art au Bénin, la présence des œuvres d’art africaines dans les musées occidentaux fait objet de toutes les attentions. Ainsi, trois manifestations à ce propos sont proposées par Tropiques Atrium à Fort-de-France.
Une conférence a eu lieu ce soir, précédée du vernissage d’une exposition photographique intitulée "Edification", visible durant un mois dans le hall du bâtiment. La conférence de ce mercredi soir, intitulée "Les restitutions, une réponse et des questions", était donnée par un collectionneur et critique d’art. Ainsi selon Sylvain Sankalé, il faut restituer ces œuvres à l’Afrique mais il y a des conditions :
Les questions c'est dire ensuite : certes, mais comment ? A qui ? Où ? Quand ? Dans quelles conditions ? Et là on ouvre un champ d'interrogations qui ne doit pas pour autant empêcher les restitutions, ni être cause de débats à l'infini. Il faut qu'elles aient lieu, mais il faut aussi prendre conscience que ça ne se fera pas de façon très aisée ni très immédiate. Par exemple, faut-il rendre les œuvres aux familles ou à l’État ? Et si vous avez un objet appartenant à une ethnie, les frontières étant établies par le colonisateur, des ethnies se retrouvent réparties dans plusieurs pays
Outre cette conférence, demain jeudi soir, à 19 heures, la représentation théâtrale "Les restes suprêmes" aura lieu à Tropique Atrium également. Pour l’auteur de la pièce, Dorcy Rougamba, il n’est pas question de dénoncer l’existence de ces objets en Occident mais d’interroger :
Quand on regarde dans l'histoire les mises en scènes dans lesquelles ces objets ont été présentés, il y a une part de violence d'idéologie qui est occultée, qui n'est pas racontée, qu'on ne retrouve pas dans la traçabilité. Et il y a un autre aspect qui va bien au-delà des masques : ce sont les restes humains qu'on trouve dans certains musées ou certaines fondations, qui sont vraiment sujets de contentieux entre pays africains et l'Europe
