Les agriculteurs de Martinique mobilisés face à la sécheresse.

Par 24/07/2020 - 08:14 • Mis à jour le 24/07/2020 - 11:02

Un convoi d'agriculteurs est en route pour la préfecture ce vendredi matin. Partis de la Chambre d'agriculture au Lamentin, ils réclament la déclaration de calamité agricole, face à la sécheresse qui pénalisent leurs exploitations.

    Les agriculteurs de Martinique mobilisés face à la sécheresse.
@Chambre d'agriculture de la Martinique

Qu'ils soient éleveurs bovins, ovins, maraîchers, qu'ils cultivent la canne ou la banane : toutes les filières de l'agriculture sont mobilisées ce matin. Nos paysans martiniquais réclament une déclaration de calamité agricole cette année, face à la sécheresse inédite qu'a traversé notre territoire.

Selon André Prosper, le président de la Codem (Coopérative des éleveurs bovins de la Martinique), le nombre de cadavre d'animaux se compte aujourd'hui par centaine, en raison de la sécheresse que notre île traverse depuis sept mois.

« Il n'y a pas d'herbe en Martinique, pour vous donner une idée une exploitation de 300 têtes d'animaux où vous avez en achat de grain environ 52 000 euros sur l'ensemble de l'année, aujourd'hui nous sommes à 64 000 euros sur six mois de l'année ! Nous nous dirigeons vers une catastrophe sanitaire ! Vous avez des exploitations qui ont perdu déjà 23 bêtes sur 150 bêtes ! » indique le président de la Codem.


Et il n'y a pas que les éleveurs qui souffrent de cette situation rappel André Prosper : impossible de planter les cannes dit-il, qui grillent avec le soleil et le manque d'eau. Quant aux bananes, les exploitants n'ont pas d'autre choix que de "tout cycloner" pour préparer déjà la récolte de l'année prochaine : les fruits ne grossissent pas. Les agriculteurs constatent ainsi une diminution du tonnage sur toutes les exploitations de la Martinique.

Après une réunion de crise qui s'est tenue hier à la chambre de l'Agriculture, les exploitants tentent ce vendredi matin d'attirer l'attention des pouvoirs publics en se rendant à la préfecture : ils réclament une audience au préfet et à la collectivité. En revanche, pas question de se mobiliser à travers une opération Molokoï : « il ne s'agit pas de bloquer la vie des Martiniquais, ils n'ont rien demandé » a précisé André Prosper.

L'année dernière déjà, l'année avait été reconnue calamité agricole : la déclaration avait été reconnue en janvier 2020. Mais selon le président de la Codem, les agriculteurs n'ont toujours pas reçu les indemnisations de la part de l’État.