L’ouverture du centre commercial Carrefour Contact divise au Vauclin

Difficile de le rater lorsqu’on entre ou sort du bourg du Vauclin.

Le centre commercial Carrefour Contact, qui a ouvert ses portes au public ce mercredi (26 mars), propose une surface commerciale de 1 200 m2.

Cette nouvelle enseigne doit permettre de « récupérer les quelques 40 000 Vauclinois qui, selon le responsable de la structure, se déplacerait chaque année jusqu’au centre commercial de Génipa.

« C'est mettre un terme à l'activité au bourg »

Mais dès son annonce, ce projet a divisé au Vauclin. Des « konvwa » ont même été organisés pour dénoncer sa construction qui menacerait l’économie du bourg.

Pour le président du collectif des entreprises du Vauclin et de Sainte-Anne, Charly Mas, l’ouverture de cette grande surface est, en effet, un coup dur pour les petits commerçants. Il dénonce également l’emprise grandissante du Groupe GBH dans le secteur :

Il n'y a pas que l'économie du Vauclin qui est en danger avec un énième carrefour de GBH au niveau de l'alimentation. Ça augmente encore leur monopole au niveau du marché de la Martinique. Donc ils contrôlent encore les prix. On sait déjà avec la vie chère qu’il y a une profitation très clairement. Au Vauclin, ils sont placés vraiment à l'entrée du bourg. On est obligé de passer devant le Carrefour Contact. Nous, on trouve, très clairement, que c'est mettre un terme à l'activité au bourg. Il est en général très animé. Depuis hier (mercredi 26 mars), on a observé une chute de 30 % de la fréquentation, qui va certainement augmenter au fil des jours.

« Chacun offre un service différent »

Pour le directeur des hypermarchés Carrefour, Christophe Bermont, il s’agit d’un positionnement différent où chacun a sa place :

Les commerçants qui sont dans le bourg du Vauclin sont des commerçants jouent un rôle de très petite proximité à l'égard de leurs clients. C'est leur métier. Et ce métier, je pense qu'il ne doit pas être dénaturé et qu'il est utile. En Martinique, il y a tout un tissu de petites épiceries de ce type et de petits magasins qui jouent ce rôle d'hyper proximité, qui joue ce rôle de relationnel très important avec la population. Et il doit être conservé. Nous, nous jouons un rôle différent, de proximité, avec un choix qui est plus important, avec une compétitivité prix. Il faut accepter d'entendre que c'est une demande également des consommateurs. Et je vous prends un exemple qui m'est propre. J'ai grandi sur la commune du Saint-Esprit. Je connais un petit libre-service qui s'appelle le libre-service Sopa, qui a vu l'arrivée de Carrefour Genipa, qui a vu l'arrivée d'un Caraïbe Price à moins de 150 mètres et qui pourtant existe toujours. On veut souvent opposer les gros magasins et les petits magasins, alors qu'en réalité on ne parle pas du tout de la même chose, chacun offrant un service différent.