Olivier Ozier-Lafontaine consacre un documentaire à l'histoire du Crédit Martiniquais

Par 12/04/2024 - 12:00 • Mis à jour le 12/04/2024 - 12:05

Il ne s'agit pas de nouvelles révélations sur une affaire qui a fait couler tant d'encre. Mais Olivier Ozier-Lafontaine raconte l'histoire de la chute d'une institution martiniquaise du XXe siècle.

    Olivier Ozier-Lafontaine consacre un documentaire à l'histoire du Crédit Martiniquais

Hier a été diffusé à sur les écrans de  Madiana, l’avant-première du film : La banque, Maman et moi. Un film d’Olivier Ozier-Lafontaine qui revient sur près de 25 ans après sur ce que l’on a appelé, l’affaire du Crédit Martiniquais.

L’histoire d’une banque créée dans les années 20 et qui a fait faillite en l’an 2000. S’en sont suivis deux procès. Dans les prétoires, la montagne a accouché d’une souris.

Néanmoins, le Crédit Martiniquais et l'affaire du Crédit Martiniquais ont durablement marqué la Martinique du XXe siècle.

Fils d'une ancienne salariée

Olivier Ozier-Lafontaine est le fils d’une ancienne employée de cette banque. Invité de la rédaction ce vendredi matin, il raconte sa relation à cette institution martiniquaise

Le Crédit Martiniquais, je suis né et j'ai grandi avec jusqu'à mes 20 ans, puisque ma mère y travaillait. Donc moi, j'ai passé des heures et des heures, par exemple, quand je finissais le collège assez tôt, à descendre au centre-ville et à attendre ma mère qu'elle finisse son travail pour rentrer à la maison

Le réalisateur a voulu remonter le fil de ce crash bancaire qui a faillit emporter une partie de l’économie locale.

C'était à l'époque la deuxième plus grosse banque de l'île. C'était une banque régionale. C'était une banque martiniquaise avec des capitaux martiniquais à 75% au moment de sa faillite, mais au début à 100% Martiniquais. C'était une banque qui détenait 20% de l'économie, 10 000 entreprises, 60 000 comptes de particuliers. Donc, quand vous perdez une banque comme ça, qui, du jour au lendemain, est déclarée en faillite par la Banque de France, ça fait des dégâts. Donc, il faut expliquer. Et moi, j'avais suivi par ma mère un peu ce qui s'était passé et par les articles de presse ou les sujets en télé ou en radio qui avaient été faits. Mais bon, à l'époque, j'étais jeune, je la subissais un peu de loin parce que forcément, j'étais concerné de par ma mère. J'étais surtout concerné par rapport à elle et à son bien-être, mais je n'ai jamais vraiment fait attention. Je n'ai jamais vraiment cherché à comprendre ce qui s'était passé

Près de 25 ans après les faits, retrouver les protagonistes de ce dossier et les faire parler n'a pas été un mince affaire :

J'ai eu la chance, l'extrême chance d'avoir Lionel Jospin, qui était Premier ministre à l'époque, et ça n'a pas été si difficile que ça. Il a juste fallu le convaincre. J'ai eu l'extrême chance d'avoir l'accord de madame Mockly [ancienne directrice de la banque, ndlr] qui n'a jamais parlé. C'est la première fois dans ce film qu'elle s'exprime sur le dossier du crédit Martiniquais. C'est-à-dire que ni en presse-papier, ni en radio, et encore moins sans télé, elle n'a parlé qu'au tribunal. Elle n'a jamais parlé de cette affaire. C'est la première fois. Donc c'est une exclusivité dans ce film d'avoir sa version des faits et qui est assez émouvante en plus, parce qu'elle nous raconte aussi personnellement comment elle l'a dans sa chair. Celui qui a été le plus compliqué à retrouver, ça a été monsieur Xavier Hubert, qui était le procureur. J'aurais adoré avoir d'anciens employés, d'anciens collègues à ma mère, mais les gens ne sont pas encore prêts. 25 ans après. Ils ne sont pas encore prêts

D'autres ont refusé de s'exprimer, notamment d'anciens actionnaires békés de la banque.

Ecoutez l'intégralité de l'entretien qu'a accordé Olivier Ozier-Lafontainne à Cédric Catan :

Le film sera diffusé mardi soir sur Martinique1ère Télé.

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