Des professeurs veulent des réponses sur leurs affectations en dehors de la Martinique

Par 25/08/2020 - 07:37 • Mis à jour le 25/08/2020 - 10:29

Comme chaque année à l'approche de la rentrée, la répartition géographique des affectations des professeurs néo-titulaires pose problème. Certains n'acceptent pas l'obligation de quitter la Martinique pour enseigner alors que des opportunités existent sur leur île.

    Des professeurs veulent des réponses sur leurs affectations en dehors de la Martinique

Ils ont passé les concours des professeurs l'année dernière et avaient formulé le vœu de rester en Martinique. Mais alors qu'elle n'a même pas encore débuté pour certains, le début de leur carrière ressemble déjà à un parcours du combattant. Au mois de mars, ils ont reçu leur affectation dans les académies de Paris ou de Versailles. A des milliers de kilomètres de chez eux.

Certains ont pourtant des obligations familiales les retenant sur notre île, d'autres ont des contraintes de santé, mais tous ont des raisons personnelles pour avoir choisi de rester ici à la Martinique.

Des choix qui interrogent

Dans la cohorte de ceux à qui la nouvelle affectation impose le départ, on trouve deux professeurs en biotechnologie santé et environnement. Ces derniers soulignent que six départs à la retraite sont prévus l'année prochaine, et qu'une campagne de recrutement de contractuel, lancée par le rectorat, est en cours. "Ce sont des postes qui sont profilés et donc difficile d'accès pour les contractuels", s'étonnent Maéva Cocodi et Thierry Berne, professeurs en biotechnologie.

Étant donné le déficit apparent de professeurs dans cette matière, les enseignants s'interrogent sur leur éloignement dans une autre académie.

Concernant les professeurs néo-titulaire de lettres-espagnol en lycée professionnel, elles expliquent que si l'académie est effectivement excédentaire en espagnol, elle ne l'est pas pour les lettres. "Seuls les postes vacants en espagnol sont pris en compte. On ne comprend pas pourquoi nous ne pouvons pas enseigner dans l'académie de Martinique à la fois les lettres et l'espagnol. D'autant plus que dans l'Hexagone nous devrons enseigner ces deux matières", précise Elodie Cocotte.

 Aussi elles s'interrogent sur le fait que leur bivalence ne soit pas prise en compte dans l'académie de Martinique alors que c'est le cas dans l'académie de Versailles, où elles sont affectées.

Après de multiples lettres envoyées au ministère de l'enseignement supérieur, les professeurs ont envoyé un courrier au rectorat de la Martinique, afin d'avoir au moins des éléments de réponse sur les raisons de cette affectation.

Répartition mathématique

De son côté le rectorat explique avoir tout juste repris le travail, après une période de fermeture au cours des vacances, et est en train de prendre connaissance du dossier.

Le rectorat rappel que les affectations se font en fonction des besoins des académies, et que globalement, celle de Martinique est excédentaire.

Quant aux appels aux contractuels, il s'agit souvent de missions courtes, et non de postes permanent : les professeurs mutés seront donc plus utiles dans des académies en déficit.

"Il y a un équilibre national à trouver. Il y a des académies qui ont de forts besoins dans certaines disciplines. Le ministère réparti au mieux les ressources entre les académies", argumente Jean-Philippe Rodriguez, secrétaire général adjoint de l'académie de Martinique.

Les enseignants concernés veulent être reçus par les services du rectorat pour avoir plus de précisions sur leurs affectations. Ils indiquent ne pas vouloir se laisser faire sans épuiser tous les recours possibles.

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