En yole, les jeunes de la PJJ font cap vers la réinsertion

Par 06/07/2023 - 11:58 • Mis à jour le 06/07/2023 - 16:23

À bord d'une yole, le travail d'équipe est primordial. C'est ce qu'ont appris des mineurs suivis par la justice lors de l'opération « Bwa dresé », organisée par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ).

    En yole, les jeunes de la PJJ font cap vers la réinsertion

Une belle régate de yoles a eu lieu hier (mercredi 5 juillet) sur le plan d’eau de la plage de Corps de Garde à Sainte-Luce. À bord des embarcations :des jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse aux côtés d’autres yoleurs. La deuxième édition de cette manifestation intitulée « Bwa dresé » a été un franc succès pour les différentes parties. 

Elle a permis un beau moment de transmission de la pratique culturelle, traditionnelle mais aussi des valeurs sociétales.

À la fin de la compétition, les traits étaient tirés, les corps exténués. La trentaine de jeunes arborait néanmoins un sourire qu’on ne pouvait pas leur ôter. Il y avait aussi de la fierté du côté de l’équipe organisatrice. Pour cette dernière, la pratique de la yole est perçue comme un levier éducatif et une saine compétition pour se surpasser en équipe.

Cette activité leur plait. C'est quelque chose de marquant pour eux. Ce sont des jeunes éloignés du droit commun. Ils décrochent de l'école habituellement. Et aujourd'hui, ils sont reconnus. On constate qu'il y a très peu d'absentéisme », souligne Charles-Henry Bole , le directeur de l'établissement de placement éducatif et d insertion à la PJJ

Un défi à relever

Un apprentissage rendu possible grâce aux différents partenaires : la Fédération des yoles rondes, l’Institut Martiniquais du Sport mais surtout les associations sportives pratiquant le sport. 

Les professionnels de l’unité éducative de la protection judiciaire judiciaire (UEPJJ) ont, eux aussi, mouillé le maillot pour aider ces jeunes. "Il y avait de l'appréhension parce que, dès que l'on parle de régate, on parle de concurrence. C'est un challenge. L'an dernier, nous avons fait la traversée Marin / Fort-de-France. Cette année, nous avons invité d'autres jeunes yoleurs pour créer cet esprit fédérateur autour de la yole", explique Patrice Pain, éducateur à la PJJ.

Une expérience incroyable pour ces mineurs qui se sont éloignés un peu de la société. Pendant plusieurs mois, ils ont dû faire corps et se faire confiance sur l’eau. 

Rosaria, 17 ans, en garde un souvenir impérissable. "Je me suis découverte moi-même ainsi que mon potentiel. Savoir que rien n'est acquis. On m'a dit que j'étais forte, je ne me vante pas mais je le prends à coeur. Beaucoup disent que c'est quelque chose de banal mais ça représente le pays", raconte-t-elle.

Une troisième édition de « Bwa Dresé » serait déjà à l’étude. Il pourrait se traduire par la construction d'une yole.

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