Le SNES-FSU informe et forme ses adhérents
Claire Guéville, la secrétaire nationale du SNES-FSU, en charge des lycées, du bac et de l'accès à l'enseignement supérieur, est de passage aux Antilles. Après s'être arrêtée en Guadeloupe lundi et mardi, elle est arrivée en Martinique depuis mercredi. Elle anime, jusqu'à jeudi soir, une formation à destination d'un vingtaine d'adhérents du syndicat. Un moment d'échanges sur la réforme du bac, du lycée et sur Parcours Sup, cette plateforme d'orientation.
En 2021, le nouveau bac est entré en vigueur. Les filières L, ES et S ont été supprimées pour une nouvelle formule plus " à la carte".
Les lycéens suivent désormais un tronc commun et choisissent des spécialités, trois en première et deux en terminale. L'évaluation de l'élève s'articule aussi maintenant, en grande partie, autour du contrôle continu.
Selon Claire Guéville, les réformes du bac et du lycée ont un véritable impact sur le quotidien des professeurs:
Une note aujourd'hui, ce n'est plus quelque chose qui aide l'élève à corriger ses erreurs, c'est une sanction. Or, cela ne peut constituer le coeur de l'évaluation au lycée.
En effet, les professeurs estiment que cette nouvelle formule les met sous pression et les confronte parfois à un conflit de loyauté par rapport à des élèves qui travaillent et qu'ils veulent valoriser. Le ministère leur rappelant régulièrement les critères d'exigence de niveau à avoir:
On se retrouve donc coincés.
Les mathématiques au lycée
Avec la réforme du bac, les mathématiques sont dorénavant enseignées comme une spécialité, très souvent délaissée par les filles. Ainsi, près d'un élève de terminale sur deux ne fait plus de maths.
Face à ce constat, le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé qu'il faudrait "probablement réintroduire" la matière dans le tronc commun des classes de première et terminale.
Une annonce qui laisse le syndicat dubitatif:
Il faut prendre ces déclarations avec des pincette puisqu'à ce jour, les moyens donnés au lycée sont ficelés et sont en baisse avec des suppressions de postes massives, surtout en mathématiques.
Parcoursup
La plateforme en ligne destinée à recueillir les vœux d'orientation des futurs étudiants de l'enseignement supérieur est aussi dans le collimateur de Claire Guéville.
En effet, si le Ministre avait assuré que le choix des spécialités compterait en priorité pour la suite du parcours étudiant et ne fermerait aucune porte, la réalité est tout autre:
Ca relève presque de l'escroquerie. On a un calendrier qui est trop précoce et qui met les élèves dans un état de stress, sans connaître les critères de classement, qui de plus, peuvent changer d'une année sur l'autre et d'un endroit à l'autre. C'est ingérable.
L'objectif de la formation syndicale proposée par Claire Guéville, lors de son bref passage en Martinique, est bien de donner les clés de compréhension des réformes du lycée, du bac et de Parcoursup, considérant que cela n'est pas fait par l'employeur, le Ministère de l'Education Nationale.
