Lycée Joseph Pernock : le doute persiste quant à l'avenir de deux filières de formation

Par 23/03/2022 - 16:40

Ce mardi matin, une réunion avec toutes les parties concernées par le dossier du Lycée Joseph Pernock, du Lorrain, s'est déroulé au siège de Cap Nord au Marigot. Pour rappel, les syndicats de l'éducation montent au créneau, depuis le 7 mars pour dénoncer la suppression de deux sections à la prochaine rentrée, dont le SNETAA FO qui s'était mobilisé dès le début de la contestation.

    Lycée Joseph Pernock : le doute persiste quant à l'avenir de deux filières de formation

Le réunion a duré de longues heures, ce mardi matin, au Marigot.

Si l'idée d'une co-construction, c'est-à-dire de mener une réflexion sur la transformation des filières de formation pour l'année scolaire à venir, a été validée par l'ensemble des interlocuteurs, aucune décision n'a, pour le moment, été prise quant à l'avenir des deux sections menacées:  la première année de CAP AQE-agents de la qualité de l'eau et la première année de la filière MAMA- métiers de l'agencement, de la menuiserie et de l'ameublement.

Un rapport sur le dossier doit désormais être remis à la nouvelle rectrice, Nathalie Mons, pour décision, mais selon le rectorat, ces filières risquent de n'avoir aucun élèves inscrit pour la rentrée prochaine.

Malgré cette absence de réponse, les acteurs de l'éducation présents à cette réunion en sont sortis satisfaits,

Ils ont notamment constaté le soutien des élus du territoire pour maintenir l'offre de formation dans cette zone géographique, déjà en difficulté, comme l'explique Lydie Télèphe, enseignante en lettre et histoire:

Le Nord Atlantique a besoin de briller et de récupérer des habitants.

Ainsi, le maintien d'un panel de filières semble pouvoir contribuer à cet objectif. En effet, cela pourrait éviter aux élèves concernés de s'éloigner de leur domicile et ainsi leur garantir une certaine qualité de vie. 

De plus, concernant la filière de l'agencement, de la menuiserie et de l'ameublement, ces métiers s'inscrivent dans le compagnonnage, un système traditionnel de transmission des connaissances et de formation mais aussi un réseau de professionnels assurant la qualité du travail de ces-derniers. Si en Martinique, le secteur du bâtiment représente environ 3800 entreprises, ces acteurs économiques sont régulièrement à la recherche de professionnels de qualité.

Une formation adaptée au profil des élèves

Le CAP (certificat d'aptitude professionnelle) est une formule d'enseignement qui correspond précisément aux profils de nombreux élèves du Nord-Atlantique et à leurs attentes.

En effet, ces deux années de formation en apprentissage, après la classe de troisième, leur permettent globalement, de se mettre à niveau mais aussi de se préparer précisément à un métier.

Le jeune apprenti suit ainsi, en alternance, un enseignement dispensé dans son établissement ou centre de formation et des périodes de travail en entreprise. Il possède donc un statut de salarié et touche, chaque mois, une rémunération.

L'élève diplômé peut ensuite poursuivre la formation en Bac Pro ou dans des filières de spécialisation.

La formule est donc particulièrement adapté aux jeunes en décrochage scolaire ou susceptibles de le devenir:

30% des élèves en Martinique, ne savent pas bien lire ou écrire et 15% d'entre eux quittent le système scolaire sans diplôme. Le risque de fermer de telles filières est bien que des jeunes démotivés, abandonnent complètement.

Pour lutter contre cette réalité, la cité scolaire du Lorrain tente de créer un véritable cocon pour accompagner les élèves dans leurs parcours, avec la volonté de s'adapter véritablement à leurs besoins:

Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous adapter à ces élèves, que nous connaissons. Nous travaillons en effet, avec eux, depuis plusieurs années.

Si les enseignants mobilisés restent dans l'attente d'une réponse du rectorat quant à l'avenir de ces filières, une Assemblée Générale doit se tenir afin de décider de la suite de la mobilisation.

Pour le moment, les cours devraient reprendre, dès ce jeudi matin, au lycée Joseph Pernock, du Lorrain.

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