Une minute de silence organisée dans les établissements scolaires après l’assassinat d’une surveillante à Nogent
Après le meurtre de Mélanie, assistante d’éducation tuée par un élève de 14 ans à Nogent (Hexagone), l’ensemble des établissements scolaires sont appelés à lui rendre hommage ce jeudi matin (12 juin). En Martinique aussi, la communauté éducative exprime son émotion et sa colère face à la violence scolaire.

Ce jeudi 12 juin à 9h, une minute de silence sera observée dans tous les établissements scolaires, en mémoire de Mélanie, assistante d’éducation de 31 ans. Elle a été poignardée par un collégien de 14 ans lors d’un contrôle de sacs, mardi dernier (10 juin), dans un collège de Nogent (Haute-Marne).
À Fort-de-France, un moment de recueillement est également prévu au rectorat à 10h avec le personnel éducatif, les représentants syndicaux et les autorités académiques dont la rectrice.
Un sentiment d’insécurité
Ce drame a profondément touché les personnels de l’Éducation nationale à commencer par les assistants d’éducation (AED), en première ligne dans la gestion quotidienne des élèves. Une surveillante en poste depuis neuf ans au collège de Rivière-Salée, également membre du SNES, a témoigné de son inquiétude :
Je suis totalement choquée par ce qui s'est passé là-bas. C'est une collègue, mais nous sommes tous des Mélanie en Martinique et en France. Nous aussi, en Martinique, nous vivons ce genre de comportement, des incivilités des élèves. Et aujourd'hui, je peux vous dire que je vais travailler avec beaucoup de crainte en me disant: ‘Il faut que je fasse attention à ce que je vais dire au cas où un élève soit armé ou pas’. On espère vraiment que l'État va réagir par tout ce qui se passe actuellement.
Elle appelle à une prise de conscience collective et attend des réponses concrètes de l’État.
Une violence scolaire croissante
Valérie Vertale-Loriot, co-secrétaire académique du SNES-FSU, insiste sur le rôle central des AED, souvent en première ligne :
Les surveillants sont essentiels : ils repèrent les élèves en difficulté, alertent les équipes éducatives. Malheureusement, en Martinique aussi, les faits de violence se multiplient. On constate qu'il y a une augmentation des faits violents. On sait qu'il y a des armes qui circulent au sein des établissements scolaires et il y a un vrai travail à effectuer, notamment de fouilles ponctuelles. Dans cet acte, on se rend compte qu'il y a énormément de prévisionnel. C'est-à-dire que c'est un élève qui avait prévu de tuer. Et ça, c'est inadmissible.
Elle dénonce une situation qui s’est aggravée depuis la crise sanitaire.
Depuis le COVID, de nombreux jeunes sont en souffrance. Isolés, déconnectés de leur famille ou de leur vie sociale, certains développent des comportements inquiétants.
Le procureur de la République de Chaumont, qui s’est exprimé au lendemain du drame, a confirmé que l’élève n’avait pas ciblé Mélanie en particulier. Il aurait voulu s’en prendre à une surveillante, n’importe laquelle. Selon le magistrat, le jeune homme n’a exprimé ni « regrets », ni « aucune compassion ».
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