[AUDIO] José Bedot, planteur de banane : "nous sommes des planteurs nouvelle génération"

Par 13/01/2021 - 05:30 • Mis à jour le 13/01/2021 - 08:08

Les slogans publicitaires ventant la banane de Martinique fleurissent sur le bord des routes de l'île. Or cette campagne de communication est décriée par certains. José Bedot, planteur de banane, fait partie des 600 planteurs de banane de Martinique qui veulent donner une autre image de la profession. Vont-ils convaincre ? Le jeune agriculteur est l'invité de la rédaction ce mercredi 13 janvier.

    [AUDIO] José Bedot, planteur de banane : "nous sommes des planteurs nouvelle génération"
José Bedot ©RCI Martinique / Bel'Radio

"Toutes les terres n'ont pas été traitées au chlordécone"

"Fier de produire la banane la plus vertueuse au monde", "Fier d’être le premier employeur privé de la Martinique (7000 emplois en CDI)", ou encore "Fier de cultiver la banane avec une production de 200 000 tonnes par année" : telles sont les accroches que l'on peut voir sur les panneaux publicitaires le long de nos routes notamment. Cette grande campagne radio, télé, et de panneaux 4X3 des producteurs de banane est diversement appréciée. Des critiques qui poussent la profession à s’expliquer sur ce choix.

José Bédot cultive la banane depuis 10 ans. Il fait partie des 600 planteurs de banane de Martinique qui souhaitent redorer l'image de la profession. Et il appelle à venir visiter les plantations de banane pour se rendre compte que l'évolution de la filière. "Le chlordécone a été interdit il y a 30 ans. Mais savez-vous tout le chemin qui a été parcouru en 30 ans par la filière ?", interpelle-t-il.

Si le sujet de la chlordécone est sur toutes les lèvres, le planteur maintient que de nombreuses terres n'ont pas été polluées. "Parmi les terres disponibles pour la banane, toutes n'ont pas été traitées au chlordécone. Il nous reste 18 000 hectares de terre saine", affirme-t-il.

Le planteur se défend également contre la perception de cette campagne, vécue par certains comme une provocation.
"Certains ont vu le terme fier comme étant la fierté d'un coq. Ce n'est pas du tout ça. "Fier", c'est-à-dire que nous sommes contents, nous sommes heureux et c'est un honneur pour nous de planter", expliquee encore José Bédot.

Des planteurs "nouvelle génération, respectueux de l'environnement"

Selon l'agriculteur, les nouvelles méthodes de plantation utilisées aujourd'hui sont garantes de la qualité des bananes produites.
"Aujourd'hui, on produit différemment. Nous laissons nos terres se reposer, se régénérer, et moi par exemple je n'utilise pas d'herbicide. La grande majorité des planteurs fait une agriculture raisonnée. C'est-à-dire qu'ils essayent autant que possible d'utiliser le moins de pesticides", affirme-t-il.

Et ce sont justement ces méthodes pour une production locale se voulant respectueuse de l'environnement qui font la fierté des planteurs.
"On utilise des méthodes qui sont aujourd'hui les méthodes les plus vertueuses au monde. Et ça, je peux le crier haut et fort parce que c'est vrai. Nous protégeons l'environnement et nous nous attachons à mettre sur le marché des produits sains et reconnus", déclare-t-il.

Enfin, s'ils souhaitent éteindre la polémique actuelle, la préoccupation des planteurs est désormais d'installer de jeunes agriculteurs pour que perdure la profession.

L'entretien entre José Bedot et Jean-Marc Pulvar est à écouter ici :