Comprendre l’atlas sur la biodiversité des communes du nord en 5 questions

Par 17/08/2023 - 09:00

La première journée grand public de présentation de l’Atlas de la biodiversité des communes du nord du Parc Naturel Régional de Martinique a eu lieu ce dimanche (13 août). Ce document a pour but de recenser toutes les espèces présentes dans 10 communes du nord. Tout est parti d’un appel à projets de l’Office français de la biodiversité et a officiellement démarré en février 2023.

    Comprendre l’atlas sur la biodiversité des communes du nord en 5 questions
L’Erigéron Polycladus ne pousse qu’en Martinique (sur la côte entre Grand-Rivière et Macouba) et à la Dominique.

Comment fait-on un atlas de la biodiversité ?

Le projet est pour l’instant à sa première phase qui consiste à rencontrer les mairies et à faire connaître le projet à travers des événements comme celui de la journée écocitoyenne de Grand-Rivière.

Dans un deuxième temps, il faudra centraliser toutes les données déjà prélevées, comme le précise Melvin Beatrix, chargé de mission Atlas de Biodiversité communale.

En Martinique, beaucoup de données ont été prélevées et éparpillées dans différentes structures

L’inventaire commencera réellement en fin d’année et sera effectué selon un cahier des charges en cours d’écriture.

Qui participe à ce projet ?

Trois partenaires aident le PNRM à la conception de l’Atlas de biodiversité. Le sanctuaire Agoa pour les cétacés, l’association le Carouge pour les oiseaux et le Conservatoire Botanique National de Martinique pour la flore.

Chacun amène son expertise dans le domaine. Pour exemple, le recensement des oiseaux est plus long et se fait normalement sur 10 ans pour avoir une tendance fiable. L’association Le Carouge a débuté son recensement en 2012 sur 4 sites. Ils sont aujourd’hui 28 à compter les oiseaux sur 64 sites en Martinique.

Le Conservatoire Botanique Nationale a pour sa part déjà repéré des spécificités. La côte entre Grand-Rivière et Macouba est par exemple la seule sur laquelle pousse l’Erigéron Polycladus. La liane à barique, espèce protégée pousse également sur la commune de Grand-Rivière.

biodiversité.

Les mairies font également partie intégrante du projet, ainsi que le précise Melvin Beatrix, chargé de mission Atlas de Biodiversité communale.

Il faut que les mairies soient impliquées car ce n’est pas un projet qui peut fonctionner sans elles. Dans chaque commune, on fait des événements avec les mairies, on rencontre les élus et la population puisque les connaissances viennent aussi du grand public

A quoi faut-il s’attendre à la fin ?

Le PNRM a jusqu’à juin 2025 pour finaliser cet Atlas qui prendra d’abord une forme de carte disponible en version papier comme numérique.

« Il y aura également des expositions itinérantes dans les communes, des bokantaj scientifiques dans les services techniques des communes, des plénières avec les élus, etc… Différentes formes de restitutions seront assurées mais, bien sûr, le gros document sera un rapport sur chaque commune avec une carte »

Melvin Beatrix, chargé de mission Atlas de Biodiversité communale

Pourquoi un Atlas de biodiversité pour les communes du nord ?

L’idée principale comme l’explique Melvin Beatrix est que « personne ne puisse dire qu’il n’était pas au courant. » Tout l’enjeu est de guider les élus dans leurs plans d’aménagement. Que ces derniers s’accordent avec la biodiversité présente.

Guillaume Viscardi, directeur du conservatoire botanique national de Martinique détaille les raisons qui devraient pousser à sauvegarder la biodiversité :

C’est un patrimoine naturel et culturel. Par exemple, l’Erigéron Polycladus ne pousse qu’en Martinique et à la Dominique. Ce qui en fait des endroits uniques au monde, parce que ces espèces n’existent que là. Elles ne sont pas très étudiées mais elles peuvent aussi abriter des molécules intéressantes pour l’homme. Et puis accessoirement elles vivent en relation avec des insectes, des bactéries, des parasites, des prédateurs, etc … et c’est ça qui constitue la biodiversité et fait que notre nature est résiliente, nous aide et nous protège 

Le public peut-il participer ?

Oui, le public est même appelé à transmettre ses connaissances. Christelle Béranger, responsable du service valorisation de la biodiversité et des espaces naturels au PNRM, explique pourquoi. 

On fait participer la population pour nous donner des informations sur la faune et la flore. C’est vraiment un partage de connaissances pour bien connaître la biodiversité des communes

En plus d’ateliers participatifs qui seront bientôt organisés, les gens, en se rendant aux événements, peuvent déjà remplir un questionnaire sur la biodiversité de leur commune.

Questionnaire biodiversité.

Avec l’aide d’une carte interactive, ils peuvent également géolocaliser ce qu’ils considèrent comme des points importants de biodiversité.

Les précisions de Melvin Beatrix : 

Ils peuvent cartographier leurs observations, placer les espèces d’intérêt, les espèces dangereuses et même les activités socio-économiques importantes. Après on compile les informations de la carte et du questionnaire dans une base de données

 

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