La campagne de protection de l'iguane endémique continue

Par 19/04/2021 - 12:46

Avec la période de reproduction qui a débuté il y a quelques semaines, les associations multiplient les actions pour protéger les iguanes endémiques de l'île, menacés par les nuisibles et les iguanes communs.

    La campagne de protection de l'iguane endémique continue
Marquage d'un iguane endémique sur l'îlet Chancel ©FM / RCI Martinique

Sur l'îlet Chancel, les bénévoles s'activent. L’ONF et plusieurs associations y ont lancé une campagne de dératisation pour protéger l'iguane endémique. Une action qui devait avoir lieu l’an dernier, mais qui a été repoussée à cause de la situation sanitaire.


Près d’une centaine de pièges ont été posés pour empêcher les rats de venir manger les œufs des iguanes. Cette campagne de dératisation colle à la période de reproduction des iguanes afin de donner un répit aux iguanes le temps de la naissance des petits.


En Martinique, les iguanes endémiques étaient présents partout, il y a encore une soixantaine d’années. Mais aujourd’hui, ils n’existent plus que dans le grand nord, autour de la montagne Pelée et sur l’îlet Chancel. Et même sur cet îlet où les autorités et les associations les protègent et les surveillent, ils sont tout de même en danger. Aujourd'hui, leur population est en déclin : les iguanes endémiques sont donc surveillés de près sur l’îlet Chancel où ils sont en déclin : environ 800 individus il y a 10 ans, 500 aujourd’hui.


Au quotidien, l’ONF et des bénévoles luttent pour protéger l’iguana délicatissima, menacé par les rats, et même les moutons : ces derniers dévorent les pousses d’arbres sur l’îlet Chancel et empêchent le renouvellement de leur alimentation.

Mais l'autre menace de ces reptiles vient d'une autre espèce : les iguanes communs. Ils ont été introduits dans les années 1960 au Fort St Louis par le Père Pinchon, mais le climat et l'absence de prédateur a eu un effet ravageur puisqu'ils se multiplient à une vitesse folle. Des animaux originaires d’Amérique du Sud aujourd'hui classé espèce invasive, ils sont d'ailleurs régulièrement abattus. En cause notamment : leurs gènes, plus forts que ceux de l’iguane endémique, s’imposent lors de l’accouplement et provoquent la disparition de nos iguanes locaux.


Et ce n'est pas le seul problème causé par ces iguanes commun : ils ont envahi les espaces urbains de Fort de France, du Lamentin et de Schoelcher et s’invitent chez les habitants de manière régulière. Une vraie nuisance pour les populations qui vivent autour du Fort St Louis, premier lieu de son importation.
L’équilibre des iguanes est donc fragile à l'îlet Chancel, mais il l’est d'autant plus autour de la Montagne Pelée, l’un de ses derniers habitats naturel.

L’ONF en appelle désormais à la vigilance de tous pour sauver une espèce unique au monde. Aussi, si vous voyez un iguane dans le nord, n’hésitez pas à le prendre en photo et à prévenir les autorités afin qu’elle s’assure qu’il s’agit bien d’un iguane endémique car l’iguane commun n’a pas encore été repéré autour de la Montagne Pelée ce qui garantit la sécurité de l’iguane délicat.

Retrouvez le reportage de Fanny Marsot :

 

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