Dégradations des monuments aux morts : la réaction de Maurice Orsinet

Par 03/07/2022 - 06:56 • Mis à jour le 03/07/2022 - 06:57

Deux communes de Martinique ont vu leurs monuments aux morts dégradés hier, samedi 2 juin. L'ancien combattant a partagé avec nous son désarroi.

    Dégradations des monuments aux morts : la réaction de Maurice Orsinet
monument aux morts de Sainte-Marie

Après Sainte-Marie, dont nous parlions dès hier matin, le Lorrain a eu la mauvaise surprise de voir la plaque sur laquelle étaient inscrits les noms des Martiniquais morts dans les derniers conflits, vandalisée à son tour.

Maurice Orsinet, le vice-président du Conseil départemental chargé de la Mémoire et de la solidarité, se dit très peiné et exprime son immense surprise :

Je suis sidéré parce que je suis issu d'une famille de militaires. Mon père a fait la guerre 14-18. Mes frères ont fait 39-45 et la guerre d'Algérie. Moi, j'ai fait le Tchad, le Liban et le Golf. Le devoir de mémoire qui nous incombe en Martinique, c'est la reconnaissance de tous ceux qui ont combattu pour nous, pour que nous ayons aujourd'hui la liberté, l'égalité, la fraternité. Dégrader ces monuments, c'est salir la mémoire de ceux qui sont morts, non seulement pour la France, mais aussi pour la Martinique, pour une île vraiment libre. J'ai une pensée toute particulière pour mon oncle, mort à Verdun. J'ai également un cousin qui est mort en Algérie et il ne me reste plus qu'un seul frère, un ancien combattant, comme moi.

Sans se défaire d'une profonde dignité, Maurice Orsinet n'a pourtant pas de mots assez durs à exprimer à l’encontre des auteurs de ces dégradations :

Ces gens qui ont commis ces actes sont libres, mais leurs mains sont sales. Il faut qu'ils respectent leurs proches qui se sont engagés et qui seront toujours dans nos mémoires, qu'ils le veuillent ou non. Ils sont dans l'ignorance de l'histoire de leur propre pays, la Martinique. Nous avons eu des anciens qui sont partis en dissidence lors de l'appel du général de Gaulle pour que la France puisse être de nouveau libérée, entre autres conflits ... Non, là, ce n'est pas le lieu de revendications.

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